Gros problème technique du greffier pour ce cours de rentrée qui avait laissé reposer son vieil ordinateur pendant les vacances.
Entre le redémarrage d'icelui en mode diesel et les mises à jour système, le cours n'a pu débuter qu'avec un gros retard.
Seul le noyau dur limité à 3 auditeurs fut présent pour ce retour aux affaires du Maître dont vous trouverez ci-dessous le compte-rendu animé
Le mot du Maître
"Je suis française de souche, j'ai représenté "Marianne" et suis connue du monde entier, alors je vous emm..., vous les donneurs de leçons, les politiquement corrects, bande de trouillards émasculés" (Brigitte Bardot, le 12-6-2020).
« Ils ne sont grands que parce que nous sommes à genoux » (Etienne de la Boétie).
"Nous vivons une époque où le comble de l'indécence est de dire la vérité".
"La servitude abaisse les hommes jusqu'à s'en faire aimer" (Luc de Clapiers, marquis de Vauvenargues).
"Vous êtes bien français, vous ne doutez jamais -- Je doute tout le temps, mais je ne désespère jamais" (Maigret voit rouge, 1963).
"La plupart des gens sont bons et honnêtes -- Nous n'avons pas dû rencontrer les mêmes" (Bruce Willis dans "Red").
"La seule manière de rejoindre autrui en profondeur, c'est de s'occuper de soi et uniquement de soi, de ce qu'il y a de plus profond en soi. Les "altruistes", les philanthropes, les esprits "généreux" ne comprennent et n'aident réellement personne" (E. M. Cioran).
"Il faut avoir, à la tête de l'Etat, un joueur d'échecs de classe internationale" (F. Asselineau).
Sur l'hystérie des museliéromanes : "Il n'est pas question de santé publique, il est question de contrôle public" (Robert Kennedy, cité par V. Bugault).
“La seule chose dont vous avez besoin pour transformer les gens en esclaves, c’est la peur” (R. Kennedy).
[Chess] is the most violent sport one could think of, it can be compared to boxing, although it is much more chivalrous and sophisticated" (A la mémoire de E. Morricone, Requiescat in pace).
"Elle a des yeux à vider un couvent de trappistes en cinq minutes" (Boris Vian, parlant de "Zizi" Jeanmaire, RIP).
Saluons aussi Wolfgang Uhlmann. Si vous ne la connaissez pas encore, regardez vite sa partie contre Polougaïevsky à l'interzonal de Palma 1970. Un incroyable sauvetage illustrant la force du trio Tour + Cavalier + pion. RIP.
Une belle finale de pions de notre Tarta national, qui ne soupçonnait pas pour autant un paquet de zugzwangs réciproques (ZZ). Les analystes officiels non plus, comme attesté dans les deux éditions de l'Encyclopédie des Finales, espacées de 31 ans. Il est amusant que la case conjuguée de c3 soit e7 dans un certain schéma de pions (b4/b5) et... d8 dans un autre (a4/a5) !
La fameuse 6e partie de 1984 qui présageait un match explosif. La technique en finale du tenant du titre est au-dessus de tout éloge, mais son adversaire aurait pu lui compliquer la tâche. Un hymne à la gloire du pion-Cavalier en finale de Tours. Et là aussi, un écho de ZZ !
Une réussite de mes commensaux d'Ostróda (voyez http://lecoursdumaitre.e-monsite.com/pages/concours-de-solutions/cat-2015/championnat-du-monde-2015.html ) avec un Roi blanc déchaîné. Tirer une étude d'une partie jouée, bizarre, cela me fait penser à quelque chose.
Un exercice où vous devez trouver la case-clé pour le Roi blanc, celle par où il doit nécessairement passer. Et aussi une surprenante finale de Fous avec, là encore, du ZZ. Enfin, repos avec une amusette : où sortir le Roi ?
On se souvient surtout du tournoi des Candidats 1959 pour la fantastique lutte entre Tal et Kérès, éclipsant les autres participants. Nous y reviendrons. Mais il y eut d'autres combats acharnés, comme cette nulle où l'on passe sans vergogne d'un avantage décisif blanc à... un noir ! Le partage du point n'est donc, au fond, pas immérité.
Les partisans des deux Fous auront des arguments, ceux des deux Cavaliers également ! Rappelons que la moitié de ce fantastique tournoi (dont cette partie) se déroula à Bled, au bord du lac, le 3e quart à Zagreb et le 4e à Belgrade.
Entraînement : le premier 2# a un redoutable essai. Puis un petit festival Marjan pour se réchauffer les méninges. Beaucoup d'essais également, ainsi que dans l'anglais et le français. Le dernier est d'auteur inconnu. En 3 coups, un magnifique octet (les Blancs ont les 8 figures et rien d'autre) du grand Moravec. Les 3 mats principaux devant impérativement être modèles (purs et économiques), les 7 figures autres que le Roi participent au mat ou... disparaissent. Dans le plus beau mat, une seule aura disparu. Repos avec 3 Français. Celui du XIXe siècle fut résolu en moins de deux minutes par votre "maître"... deux fois à plus de 40 ans d'intervalle !
Puis deux 5# logiques également très abordables. Un seul aidé 2#, mais à 6 solutions, qui se correspondent curieusement. Echo-caméléon dans le premier aidé 3#, le second a été réparé par votre serviteur. Aucun rapport entre les 2 solutions de l'aidé 9#, que l'humain résout plus vite que le monstre. L'inverse 2# illustre un thème de 2# orthodoxe. Terminons en beauté avec un superbe cycle en inv 3# du sorcier macédonien.
Nouvelle rubrique : moje završnice (mes finales) inaugurée par (à tout seigneur, tout honneur) l'un des meilleurs joueurs de l'histoire, quand notre pays n'était pas encore en décadence. Un rappel à ce propos : l'arrière-grand-père de François-André était joueur de hautbois à la cour du roi Louis XIII. Ce dernier, voulant le féliciter, l'appela "Philidor" en hommage à Filidori, virtuose italien du hautbois. D'où l'adjonction de Philidor au nom de famille Danican.
Sa méthode de gain sera ainsi plus accessible, notamment aux super-élos incapables, jusqu'ici, de l'appliquer. Notre 2e exemple est un double classique : du jeu (une partie historique) et de l'analyse, que l'actualité m'a remémoré, quand j'ai lu ceci, à accrocher au bêtisier : "Comme c'est nulle théorique, la question est plutôt de savoir comment Marshall va réussir à la perdre... même si ce n'est pas facile de la tenir". Je lis des centaines de commentaires imbéciles sur les Echecs depuis 60 ans, mais celui-ci, comme dirait Audiard, est une synthèse.
Nous sommes dans Marshall-Rubinstein 1911 après le 50e coup noir. Essayons de débroussailler. "Comment Marshall va réussir à la perdre" : non, la partie fut nulle. "C'est nulle théorique"-sic. En 1911, aucune "théorie" de cette finale n'existait, les recherches de Maïzelis datant de 1939, celles de Kopaïev de 1955-56. Le cuistre ignorant du XXIe siècle actionne les "tablebases", qui lui disent que c'était nulle, et donc il "sait" et se met immédiatement à légiférer. "Ce n'est pas facile de la tenir" : en 1911, nul ne pensait à "la tenir", attendu que nul ne savait si cette position était nulle ou perdante. 45 ans plus tard, un génial analyste nommé Nikolaï Kopaïev démontrera que Marshall joue un coup perdant au 57e, que Rubinstein manque le gain au 58e. L'humanoïde du XXIe siècle peut seulement appuyer sur un bouton et voir ces analyses confirmées. Doit-on en rire ou en pleurer ?
Outre "mes finales", l'été m'a permis de rajeunir certains cours, comme la belle attaque de Lputian le 15 février 2005 et la belle défense de Nisipeanu le 10 février 2004. Et inclure des illustrations rendant les pages moins austères.
Bonne régalade. Rdv dans 3 semaines ou un mois. Idzcie z Bogiem. Niech żyje Polska.
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