Ce premier cours de la nouvelle année scolaire a été marqué par une certaine lenteur au démarrage, Teams nous ayant joué quelques tours pendables.
Néanmoins, le groupe de fidèles auditeurs ayant finalement réussi à établir la connexion (ainsi que le Maître, bien sûr !), le cours a fini par se dérouler.
Une belle finale de Tours pour commencer où une très alambiquée manoeuvre systématique est nécessaire pour gagner.
S'en est suivie une partie de Tarta qui, au même titre que d'autres, est aussi un bon client pour le neurone mis en commun des auditeurs du cours.
Et pour finir, quelques compositions hétérodoxes. dont une qui mérite d'y passer un certain temps avec la tête dans les mains !
Le prochain cours se tiendra le 26 octobre
Bonne lecture à tous.
Le mot du Maître
"I would rather be blind boy Than to see you walk away from me" (Etta James). https://youtu.be/uZt1xKtPbUQ
"I believe for every drop of rain that falls A flower grows I believe that somewhere in the darkest night A candle glows I believe for everyone who goes astray, someone will come To show the way. I believe above a storm the smallest prayer Will still be heard I believe that someone in the great somewhere Hears every word. Everytime I hear a new born baby cry, Or touch a leaf or see the sky Then I know why, I believe" (B. Hatfield, 1965). https://youtu.be/28AVCRnoA80
« ¡Pero estos no son hombres, son demonios! » (Mais ce ne sont pas des hommes, ce sont des démons) (colonel Milán à la bataille de Camerone, 30-4-1863).
"Si vous ne savez pas qui vous êtes, si vous vous identifiez déjà comme un hybride entre un homme et une femme, vous serez facilement convaincu de devenir un hybride entre l'humain et la machine" (A. Huxley).
"Le pire dans la démocratie ne réside pas dans les idées basses qu'elle répand, mais dans les idées hautes qu'elle dénature" (A. Bonnard).
"Quand je me juge, je m'afflige ; quand je me compare, je me rassure" (Talleyrand).
"Lorsque l'Etat ruine la famille, la famille se venge en entraînant dans sa ruine celle de l'Etat" (A. de Rivarol).
« Les peuples ont toujours les gouvernements qu’ils méritent. A plus forte raison lorsque ce gouvernement est issu de l’élection » (P.-A. Cousteau).
« J'ai des envies de voyages, l'Océanie, Bora-Bora, les vahinés, tu connais ? -- Pourquoi ? Tu veux m'emmener ? -- On n'emmène pas des saucisses quand on va à Francfort. -- Tu pourrais dire "une rose quand on va sur la Loire", question de termes » (André Pousse et Dany Carrel dans "Le pacha", 1968).
La solution du petit exercice sur les fourchettes proposé par Daniel. Juste un apéritif.
Vous avez une Tour et un pion-Tour contre une Tour. Si je vous dis que vous devrez, pour gagner, pousser le Roi adverse à l'autre bout de l'échiquier, sur l'autre colonne-Tour, vous aurez du mal à me croire. Jusqu'à ce que vous ayez le bonheur de découvrir l'étude de F. Prokop 1956. Si maintenant je vous dis qu'une école d'Echecs qui se respecte devrait montrer cette merveille en priorité, vous me répondrez qu'il n'existe pas d'école d'Echecs en France. Et malheureusement vous aurez raison.
Au passage, nous rencontrons plusieurs triples échos, réjouissant les problémistes. Une autre curiosité de la même finale : une Tour blanche annule, face à un pion noir a5, quand elle est en a1 mais perd quand elle est en a8, contrairement aux principes !
Pour la prochaine séance, une finale Cavalier et deux pions contre Fou et pion, jouée et analysée (fort bien, contrairement à qui vous savez) par un grand-maître de niveau mondial. Puis une finale de pions : jouerez-vous aussi bien que le numéro 1 français ? Ou mieux ? Deux jumelles faciles si vous avez lu un certain livre, enfin une prouesse tactique avec une Tour et des pièces "légères".
Brillante et célèbre partie du jour, commentée dans le style du grand Tartacaviar, foisonnant mais raffiné ! Un prix de beauté ? Presque ! Les juges sont "humains, trop humains".
Profitant du repos d'été, j'ai enfin lu un livre qui m'avait été offert en 1973 (!) et que je n'avais fait que consulter (tout de même une centaine de fois). Son auteur, A. C. White, avait trois points communs avec votre "maître" : il se prénommait Alain, habitait Cannes et collectionnait les problèmes d'Echecs. Vous avez deviné qu'il s'agit de son merveilleux ouvrage (de près de 500 pages) sur Sam Loyd, le premier grand génie du problème, chronologiquement du moins.
Parmi les joyaux de ce livre très dense, une déclaration que l'on ne peut comprendre que si l'on connaît un peu la biographie de SL (né en 1841). Après avoir eu une stupéfiante créativité depuis l'âge de 14 ans, il a cessé de composer à 27 ans, pour environ 8 années (incidemment marié à 29 ans). Et que dit-il quand il redevient créateur ? « Vous aurez du mal à le croire, mais j'avais à tel point arrêté les Echecs que je ne reconnaissais pas mes compositions : je devais les résoudre comme si je ne les avais jamais vues. Et étrangement, je les trouvais d'une difficulté infernale, jusqu'à ce que je découvre une particularité de mon style, que je n'avais encore jamais remarquée, après quoi je pus les résoudre d'une façon "honteuse". Voici ma trouvaille : presque invariablement, j'avais placé les pièces pour inciter le solutionniste à une idée fausse. Après cette découverte, tout devint très facile ». Puis il composa ce 5# de 1878 ("l'homme qui rit") qui est une sorte de parodie, selon White, de cette théorie de "l'idée fausse" : la clé est au contraire évidente, la difficulté survenant ensuite !
Un choix de quelques oeuvres, incluant ses deux frères, dont le style ne dépare certes pas. Impitoyable envers lui-même, le nombre de ses propres problèmes qu'il qualifie de "monstruosités" est impressionnant : dans l'une d'elles, il va jusqu'à dénoter 104 duals ! Mais pas de telle chose dans notre sélection...
Dans notre choix de 2#, les 1er, 3e, 5e, 8e & 12e nous semblent les plus costauds (sauf pour ceux qui connaissent le 3e depuis 60 ans !). Le 3# de Thomas est divertissant, les deux de son autre frère nettement plus difficiles, bien que le thème du premier soit très connu. Les autres 3# sont plus abordables, sauf les 4e & 7e. En ce qui concerne les 4#, le 4e vous donnera du courage. Nous laissons la solution du 6e, ainsi que du 5# dont il fut question et d'un autre 5# agrémenté d'une inattendue sous-promotion.
Petko Petkov, titan de la composition artistique, nous a quittés. Lui rendre hommage prendrait au moins 4 cours, en supprimant finales et parties. R.-J. Millour l'a accompagné ; 13 oeuvres de lui sont déjà dans notre cours (36 pour Petkov). Voir des génies agoniser, à l'heure où tant de dégénérés de tous milieux se portent à merveille, c'est un peu dur à supporter...
Bonne régalade. Rdv dans quelques semaines si Deus vult.
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