Peu d'auditeurs pour ce dernier cours de la saison, l'esthétique du ballon rond ayant sans doute été plus appréciée que l'Isardam Einstein.
Le greffier s'est d'ailleurs retrouvé en cours particulier pendant un bon moment pendant la partie féerique.
Le Maître en grande forme, comme vous le verrez ci-dessous, n'a pas manqué de célébrer la fin du Ramadan avec un Anti-Circé couscous.
Bonne lecture à tous
Le mot du Maître
"Je fais comme vous, Madame, je ne pense pas" (réponse d'A. de Rivarol à une femme "auteur" curieuse de savoir ce qu'il pensait de son livre).
"Je demande à un chef d'état les qualités que je demande à mon cocher : qu'il conduise, et ne m'adresse pas la parole" (A. de Vigny).
"France, de tes malheurs tu es cause en partie. Je t'en ay par mes vers mille fois avertie, Tu es marâtre aux tiens, et mère aux étrangers Qui se moquent de toi quand tu es aux dangers. Car sans aucun travail les étrangers obtiennent Les biens qui à tes fils justement appartiennent" (P. de Ronsard en 1584).
Il y a tout juste 40 ans, un certain Hi[erony]mus apparaissait dans la revue "Echecs-Hebdo" fondée par Carlos Fornasari, pour faire l'éloge du triptyque "La partie, le problème, l'étude", qui devrait aller de soi pour tous ceux qui ont la grâce de connaître la marche des pièces, triptyque illustré avec grand talent par A. Anderssen, S. Loyd, J. Berger, W. Von Holzhausen, A. Troïtzky, R. Teichmann, H. Mattison, Em. Lasker, K. Traxler, O. Duras, F. Lazard, M. Henneberger, G. Kasparian, A. Mandler, R. Réti, P. Kérès, V. Smyslov, A. Chéron, M. Vukčević, P. Benkö, J. Kupper, V. Halberstadt, Y. Afek, E. Klemanić, L. Salai, M. Caillaud, G. Sobrecases, A. Onkoud et tant d'autres. A présent, nous demandons en toute innocence : citez-moi un Français de la nouvelle génération exerçant une activité, même réduite, dans ces trois domaines (il y avait J. Iglesias, qui semble avoir fait plus ou moins forfait). Si je conclus en parlant de décadence, s.v.p. ne m'insultez pas. Ou argumentez.
Dans les concours de solutions actuels, les études sont quasi introuvables dans le temps imparti, de sorte que les concurrents ont tendance à faire l'impasse dessus, se réservant pour plus abordable. C'est ce qu'ils firent pour celle de Makletsov, qui pourtant est très humaine : une salutaire exception. Cherchez-la tranquillement en posant un cache sur la partie droite de votre écran !
Les deux suivantes illustrent la petite différence, expression française internationalement adoptée : on a le choix entre deux positions très ressemblantes, un ZZ dans l'une, une évacuation de case dans l'autre.
Une étude finlandaise cinquantenaire que la "technique moderne", comme on dit, a simultanément allongée et raccourcie ! Sa dérisoire majesté de ferraille commence 16 coups plus tôt mais ampute une jolie conclusion, probablement non prévue par l'auteur (puisque absente du livre de Lommer paru en 1975) mais peut-être suggérée par Perkonoja, en tout cas donnée dans l'album FIDE 1968-70 paru en... 1977 ! En résumé, une belle étude, dont la partie amputée constitue à elle seule... une autre belle étude.
Puis une finale pratique de Vlastimil Jansa présentée dans la Revue des Echecs il y a 33 ans. Là encore, le monstre cybernétique enrichit et embellit l'exercice en découvrant un joli sauvetage.
Pas de devoirs de vacances : vous aurez plus de temps pour relire les anciens cours !
Au dernier cours, nous avions une sorte de faux hérisson (voyez les commentaires des 1er & 8e coup) rejoignant la famille Paulsen. Cela m'a donné l'idée d'un... vrai hérisson pour aujourd'hui. On pourra regretter que cela fasse trois parties "fermées" d'affilée, mais leurs thèmes se retrouvent aussi bien après 1 e4, 1 d4 ou 1 c4. Et je persiste à penser que l'ouverture est bien peu de chose dans la partie d'Echecs, les 200 parties de ce cours devraient vous en convaincre !
En outre, le premier coup ne caractérise nullement l'ouverture. Quel qu'il soit, il peut déboucher sur une grande intensité, ou malheureusement sur une partie de pleutres comme la plupart du temps dans les tournois de notre "élite" mondiale du XXIe siècle (par décence, j'ai préféré le terme de "pleutre" à celui habituellement utilisé) qui ressemblent à des olympiades de bâillements.
Le Circé est l'un des genres féeriques les plus appréciés. Il fut inventé il y a exactement 50 ans par Pierre Monréal, puis développé par Jean-Pierre Boyer. Si je précise qu'à l'époque, il y avait une pléiade de brillants problémistes français, réduits de nos jours à 4 ou 5 d'âge "respectable", comme on dit subtilement, vous allez dire que je rabâche. Voici donc, après l'étude hongroise du 6 mars, trois problèmes de Circé pur en anniversaire, la plupart de ceux que nous montrons généralement étant des enfants de la famille, plutôt que le patriarche lui-même. Notez que dans le 3e, la solution paraît orthodoxe !
Entraînement : 10 mats en 2, le premier étant le plus difficile, quoique le Carra, le Mladen et le Larsen ne sautent pas aux yeux. Deux croix, demi-rosace, mats de clouage et mats modèles dans les quatre 3#. Le premier 4# est très économique, mais nullement trivial. Le second (légal de justesse) fut donné à l'open de Riga 2017. Le 5# fut présenté au championnat de Lithuanie 2017 : sa clé est évidente, mais aucun concurrent n'a pu maîtriser la totalité des variantes. Le 6# est le pendant du Sackmann vu au précédent cours.
Le "jeu apparent" du premier aidé 2# signifie que vous pouvez jouer un coup blanc, puis un coup noir, et mater. Mais bien sûr, quand les Noirs commencent, tout est chamboulé. L'auteur de l'autre aidé 2# est un Anglais (certes pas n'importe lequel) qui nous rappelle notre héritage en citant Jean Oudot : "Simplicité où il n'y a rien à dire". Quelle fraîcheur ! Mais alors, Albion n'est pas toujours perfide ?
Un aidé 4# du tandem déjà cité le 17 avril, où le moteur problèmes de Fritz se distingue une fois de plus, ne trouvant pas la 2e solution. L'aidé 7# nous présente un beau dégagement de ligne, mais non un "Bristol", contre-sens répété par moult experts depuis 60 ans ! Enfin un inverse pas trop difficile donné au championnat du monde 1989.
Notez par ailleurs le record absolu (pour la nouvelle formule) avec 14 (!) féeriques dans ce cours. Ce n'est que justice : à l'époque si lointaine où tout se passait dans le nord de Paris, la tradition était de partir en vacances d'été ou d'hiver après un cours exclusivement féerique. Il y en a bien 19 le 15 décembre 2015, mais il n'y a ni partie ni finales !
Une nouveauté : vous vous rappelez une partie, une finale, une étude ou un problème, mais ne savez plus dans quel cours les trouver. Aller dans "Voir plus", index, puis tapez Ctrl F et le nom dont vous vous souvenez. Cliquez sur le lien et... la beauté en question se dévoilera sous vos yeux ébahis. Vous disposez même, si vous préférez, d'un index manuel, omettant liens et énoncés, mais avec dates des cours et noms plus complets.
Bonne régalade estivale. Rdv fin septembre ou début octobre. Deus vos custodiat.
Ajouter un commentaire