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Une lutte d'un Cavalier contre 3 pions liés, où le mauvais rôle est tenu par un brillant compositeur d'études. En l'occurrence, son adversaire lui rend hommage en plaçant un joli avant-plan, pour subtiliser une case-clé au Cavalier. Lequel, dans le jeu virtuel, se livre à un vrai festival de coups surprenants. Note aux érudits : le joueur des Blancs est bien le célèbre compositeur tchèque, mais le joueur des Noirs n'est pas le célèbre théoricien autrichien Jean-Népomucène (Johann Nepomuk) !
Le pion-Tour est l'ennemi principal du Cavalier, nous le savons. Un exemple minimal, où ledit Cavalier est... loin du pion, quoique sur une case contiguë. A ce propos, aviez-vous remarqué ceci : un Cg2 n'est pas plus près de h1 que de a8 !
L'exercice du jour est d'un auteur habitué de notre cours, qui vient de fêter ses 64 ans. Mais la solution n'a que 11 coups ! Vous ne voudriez pas qu'elle en eût 64, tout de même ? Ce qui semble une plaisanterie n'en est pas : un autre génie dont j'eus le bonheur de faire la connaissance l'été dernier, Gady Costeff, avait précisément composé une étude de 51 coups, pour fêter le 50e anniversaire du même auteur (voyez le cours du 18-11-2003). Mais pourquoi alors 51 ? Parce que, malin, il connaissait les délais de publication !
Le fondateur de la revue "Endgame" a beau être incroyablement têtu, que ce soit sur son système de présentation des études, que je trouve désastreux, ou sur sa propension à écrire des romans sur des suites tablebasées incompréhensibles aux humains (il avait commencé en 1983 à propos de 2F / C et vient de récidiver avec T+F+P / T+F, 159 coups si les Fous sont de couleurs différentes, 184 coups s'ils sont de même couleur), il n'en a pas moins une grande culture, une grande amabilité, et fait parfois de petits joyaux, comme ce T / 2F+P sans les incroyables complications que ce matériel engendre le plus souvent.
Avec déjà une pièce de moins, le sorcier de Riga offre une Tour entière. Comme dit le gagnant (chanceux mais si talentueux) du joyau historique du jour, on peut vivre toute une vie pour une telle partie ! Le problémiste, devant toute cette richesse, y trouve autant son miel que le joueur amateur. Et le fait qu'elle eût pu (ou dû normalement) avoir le résultat inverse n'enlève rien à la fascination qu'elle exerce depuis 20 ans et continuera d'exercer. N'entrons-nous pas dans la période des feux d'artifices ?
En féerique, nous faisons la connaissance de l'élan et de l'aigle, après le moineau rencontré en avril.
Un petit entraînement de sept 2# dont seulement 3 devraient vous faire réfléchir un peu plus. Puis des 3#. Le premier est facile, mais moins qu'on l'imagine en voyant le diagramme. Le second est dans une version correcte ; lors de sa publication, il réussissait l'exploit d'être à la fois insoluble (je parle de la solution de l'auteur) et tri-démoli ! Le dernier 3# n'est facile que si l'on voit la menace.
Un 4# amusant de notre René national, composé bien avant qu'il s'adonne définitivement aux féeriques. Les pions noirs en seconde ne doivent pas vous impressionner. On le comprend nettement plus vite que les Echecs d'Alice. Dans le suivant, avec encore plus de pions noirs en seconde, il faut savoir prendre du recul. Le 3e est d'un autre compositeur français que, pendant plus de 40 ans, j'ai toujours vu de bonne humeur, qu'il pleuve ou vente. C'est un charmant jumeau avec discriminant léger, comme il était courant à l'époque. Le 5# est plein d'humour. A quoi peut bien servir le Pe2 ?
J'ai mis plus de temps que prévu sur l'aidé 2#. Je me suis rattrapé sur les 3 premières solutions de l'aidé 2,5#, ne passant du temps que sur la 4e, elle aussi humoristique. L'aidé 3# avec jumeau n'est difficile que si on l'aborde de travers. Enfin, deux inverses, le premier est facile, le second offre 4 variantes, bien sûr, quoique... Pour tous ces problèmes, solution sur demande, comme d'habitude.
En conclusion, je redonne (ou donne ?) la fameuse étude d'Elkies exploitant la règle des 50 coups. Nous pensions l'avoir déjà montrée au cours mais... impossible d'en retrouver trace sur le site. La parfaite illustration de la nuance qu'expliquait Chéron, il y a plus d'un demi-siècle, entre la même position et la même photo de la position.
Rendez-vous, si Dieu le veult, pour le dernier cours de l'année dite scolaire lemardi 21 juin (mais en direct le samedi 18).
Commentaires
1 Alain Le 15/09/2016
2 Alain Le 06/06/2016