Pour ce premier cours de la saision, un sabotage cybernétique a privé le greffier de connexion assez puissante pour participer à la conférence du Maître
Pierre, qui est maintenant un habitué de cette forme de cours, s'est joint à Daniel pour renforcer l'auditoire.
Après un été agité, les habitués du cours de Saint-Lazare ont, je l'espère, repris en toute sérénité leurs activités coutumières. En guise d'amuse-bouche, un exercice que le grand O'Kelly avait intitulé "polygamie".
Nous avions déjà noté, à propos de Shirov, que le moteur d'analyse de l'ordinateur, qu'il soit houdinesque ou fritzoïdal, supportait difficilement d'être remis au second plan face à un génie tactique, et s'efforçait d'être plus shirovien que Shirov. Un hommage en forme de jalousie dynamique ! Aujourd'hui, il récidive avec Tal, en découvrant deux coups à la Tal que ce dernier n'a pas mentionnés dans ses commentaires.
Les études et problèmes sont souvent cités par des gens qui n'y comprennent rien, ce qui est excusable, mais ne font pas même l'effort d'essayer, ce qui l'est moins. Ce n'est bien sûr pas le cas du Batave Van der Heijden, lui-même compositeur, qui a fait cadeau au monde entier d'une collection de plus de 76 000 études, en format connu (pgn), facilement utilisable, permettant d'inclure remarques et variantes. Hélas ! Il n'existe malheureusement pas d'équivalent en matière de problèmes (ma collection de 8 000 problèmes, sévèrement sélectionnés, n'est qu'une modeste ébauche).
Toutefois, il n'a pu évidemment vérifier complètement cette quantité astronomique d'information. Ce devrait être le rôle des sites d'Echecs d'apporter les compléments nécessaires. Hélas, ils s'occupent le plus souvent de clopinettes et parfois, comme un certain forum français, se vautrent dans une désespérante médiocrité. Aujourd'hui, nous présentons une étude du grand franco-ukrainien V. Halberstadt, présentée dans la base en question de façon calamiteuse : la variante principale est masquée, la suite donnée à sa place est dualistique, deux autres erreurs graves figurent dans les commentaires. Nous remettons tout cela en ordre.
Deux parties du jour ne seront pas de trop pour repartir d'un bon pied. Dans l'une figure un "sacrifice positionnel", comme on dit. L'expression n'est pas très heureuse car un joueur s'intéresse toujours à la "position", qu'il soit plutôt tacticien ou plutôt stratège. Mais on désigne par là un sacrifice dont les intérêts ne sont pas perçus immédiatement, un sacrifice visant le long terme, menant à une partie "plus agréable à jouer". Dans notre exemple pourtant, le temps s'accélère !
L'autre partie illustre ce dont tout joueur rêve : un début réussi, une initiative croissante, une attaque de mat. Réaliser cela contre le numéro 3 mondial de l'époque semble une gageure. Notons que la remarquable idée de l'auditoire, 22 Fd3 Cxd3 23 Ce4!! semble toutefois moins percutante que la suite jouée, à cause de 23...Ce8! (ce seul coup fut le réflexe de votre maître-bidon, pour une fois bien inspiré). Les Blancs gardent l'avantage par 24 dxe6 fxe6 25 Tf3, mais moins écrasant que dans la partie. Tandis que la suite examinée 24 Cf6+ Cxf6 25 Dxf6 Rh7! (non Dh6?) semble tenir.
Une petite dose de problèmes à résoudre pour se remettre dans le coup. Le premier 2# a pour auteur un talentueux problémiste français d'une très grande gentillesse, qui accueillit il y a plus de 50 ans un jeune clampin qui débarquait dans le temple des compositeurs, rue d'Argout dans le 2e arrondissement de Paris. On croit le résoudre très vite, mais... non ! L'autre 2# est un Zago 3x3 (les initiés comprendront) d'origine grecque. Un étrange 3# d'un Alsacien méconnu, quoique souvent cité chez nous, à Saint-Lazare. L'autre 3# est le problème-choc de l'open d'Ostroda. Bonne chance !
Un 4# reposant. Un autre plus complexe mais avec une clé assez prévisible, ce qui aide beaucoup. Le 6# est très facile, mais joli. Le 7# est un peu plus complexe, mais passionnant (donné au championnat de Grèce de cette année). Puis quelques inverses et aidés en 2 des quick-show et solving-show d'Ostroda. Enfin un nouveau chef-d'oeuvre de notre GMI national.
Par ailleurs, nous terminons notre revue de féeriques particulièrement rétifs au format dont nous parlions. Ceux qui suivront, dans les prochains cours, devraient dans l'ensemble passer mieux.
Rendez-vous dans... pas trop longtemps. Que Dieu vous garde.
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