29 octobre 2024

Des gros soucis techniques pour le démarrage du cours, l'ordinateur du greffier étant rempli d'arthrose au niveau de ses circuits imprimés.
Le contournement a été de passer par une tablette un poil plus jeune que l'ordi pour constater que la salle d'attente de la réunion était remplie de patients !

Néanmoins, et malgré les trombes d'eau de l'épisode méditerranéen que subissait le Maître (le greffier, quant à lui, de passage dans l'Herault, subissait un épisode "sept trous" (seven holes comme disent les touristes anglo-saxons) qui pourrait expliquer l'arthrose), le cours a fini par se dérouler avec la correction des exercices, une partie talienne suivie de la traditionnelle sélection féerique pour finir de se retourner le neurone.

Le prochain cours se tiendra le 23 novembre

Bonne lecture à tous.

Le mot du Maître

"I won't let my heart control my head" (Céline Dion). Voire. C'est au contraire quand la tête s'impose trop au coeur que les choses tournent mal !  https://youtu.be/C5t-5ygKO9w  Pensez-vous que la tête gagne contre le coeur ici ?   https://youtu.be/hAsFtuUz4tg  N'est-il pas vrai que "Dieu réunit ceux qui s'aiment" ?

« Les vrais hommes de progrès sont ceux qui ont un respect profond du passé » (E. Renan).

« Si la mort termine la vie, la vie n’a aucun sens ; on ne peut s’aveugler sur ce fait qu’à l’aide de sophismes » (A. von Harnack, 1902).

"Ne vous inquiétez pas, il ne risque rien : son ange gardien est surentraîné" ("La chèvre", 1981).

"Navik on živi ki zgine pošteno" (F.K. Frankopan). (He who dies honourably, lives forever). Ce n'est pas tout à fait du croate, c'est du kajkavski, dialecte de la région de Zagreb.

« Stultorum infinitus est numerus. Le nombre des cons est infini, comme disait Salomon » (J. Gabin dans "Le Tonnerre de Dieu", 1965).

"L’homme qui règne aujourd’hui, c’est l’homme-insecte. Innombrable, et de plus en plus uniforme. L’homme, autrefois partie intégrante de la Nature (et quelquefois son couronnement) est devenu le bourreau de toute beauté, l’ennemi de la Mère universelle, le cancer de la planète" (Maximine Portaz dite Savitri Devi, "déesse du soleil").

Finale Cavalier + 2 pions / Fou + pion : le joueur de niveau mondial, qui analyse aussi bien qu'il joue, a vu, utilisant son cerveau uniquement, un ZZ vital mais pas l'autre ! Il nous donne une stupéfiante suite gagnante comportant 11 coups de Cavalier, visitant l'échiquier entier. J'ajoute un 3e ZZ (mais avec deux pions contre zéro) comme cerise sur le gâteau.

Un gain raté par notre champion, mais c'était il y a 14 ans ! Notez qu'un coup noir gagnant se joue sur la même case qu'un coup blanc gagnant... dans une autre variante. Puis un petit rappel sur les forteresses élémentaires avec Fou et Cavalier, enfin un numéro de virtuosité de Tour et Fous, là encore, sur tout l'échiquier.

Pour la prochaine séance : deux épisodes d'une difficile défense en finale de Tours, deux jumelles de Mandler et une brillante étude récente.

Quel est le point commun aux années 1931, 1959 et 1961 ? Un super-tournoi à Bled (Slovénie) qui n’est pas un bled quelconque, dans le cadre idéal de l’hôtel Toplice, au bord du lac (le nom signifie "station thermale"). Le premier tournoi gagné de façon écrasante par Alekhine, les autres par Tal. En 59, il s’agit de la première moitié du Turnir Kandidata ; en 61, Fischer est 2e bien qu’ayant battu Tal. 

Ceux qui feront le voyage pourront poursuivre jusqu’à Bohinj, dont le lac est simplement paradisiaque. Accessoirement, ils prendront le funiculaire de Vogel, qui nous amène au contact de charmants animaux.

Notre partie du jour fut jouée aussi à Bled, comme celle-ci  https://lecoursdumaitre.e-monsite.com/pages/cours/cat-2023/28-fevrier-2023.html et celle-là  https://lecoursdumaitre.e-monsite.com/pages/cours/cat-2024/28-mai-2024.html  : le tournoi des candidats a été remplacé par des matchs, qui selon certains accroissent la combativité des protagonistes, ce qui n’était guère nécessaire avec de telles vedettes. D'ailleurs, la partie du jour est double : le même joueur des Blancs, dans le tournoi des candidats trois ans plus tôt. Et tout aussi échevelée.

Une anecdote pour les maniaques de la préparation débutale : le joueur des Noirs demande à son adversaire pourquoi il n'a pas joué tel coup. "Il ne m'est pas venu à l'esprit -- Mais vous l'aviez joué il y a trois ans !"

Un anti-circé de Cheylan rappelant le Millour de ce cours :  https://lecoursdumaitre.e-monsite.com/pages/tools/cb-2005/les-positions-du-15-fevrier-2005.html  Dans le circé martien du dernier cours, la vedette était la Tour blanche. Dans le Cheylan, la Tour noire. Dans le Millour, toutes les deux !

Suite de l'hommage. Peu de points communs entre un génie comme Sam Loyd et votre maître-bidon. Un tout de même : son peu de dons pour les langues étrangères. Ayant fait l'effort d'écrire une longue lettre en français à Jean Préti, celui-ci lui répondit qu'à l'avenir, il préférait que Loyd lui écrive en anglais car, malgré sa quasi ignorance de cette langue, ce ne pourrait être moins intelligible que le français de Loyd et serait donc préférable.

Un point commun, avec R.C.O. Matthews cette fois : ce sont les mats en 3 qu'il préférait. Il aurait pu écrire, lui aussi, un "Mostly three-movers" ! Il pensait même que 99% des solutionnistes sont du même avis : "Les 2# sont trop faciles et les 4# trop difficiles pour le goût populaire". Il faut dire qu'à l'époque existaient des solutionnistes dans le monde entier. De nos jours, il n'y en a plus guère qu'en Russie, Pologne et Serbie, ou presque.

Il disait par ailleurs n'être "pas spécialement intéressé par les mats purs" ou modèles, bien qu'il y en ait un nombre estimable dans son oeuvre. Il était très attaché à la qualité des essais, se moquant des "problèmes scientifiques complètement dépourvus d'essais plausibles, de sorte que l'élément de difficulté manque entièrement". Qu'aurait-il dit de la production, un siècle et demi plus tard, de ces catastrophiques 2# "intellos" néanmoins primés ?

"Il y a un moyen sûr de résoudre un problème de Loyd. Analysez soigneusement tous les coups possibles, vous trouverez la solution... à votre dernier essai, mais pas avant !" (W. Steinitz).

Entraînement loydesque : dans les 2#, essais dans les 1, 2, 5 (celui-ci avec une particularité théorique) et 6. Dans les 3#, les 1er, 3e, 4e et 6e pourraient vous faire réfléchir. Nous laissons la solution du dernier, pour son humour. Dans les 4#, les 2e, 3e et 5e vous prendront un peu de temps, mais les deux derniers sont également expliqués. Vive le Café de la Régence !
Bonne régalade. Que Deus vos proteja.

les diagrammes du Maître