10 octobre 2006


Courrier à J. H. Ulrichsen : quand j'étais en Norvège (1980-1) j'avais vu un garçon de 13 ans présenté comme un grand espoir, son nom était S. Agdestein. Maintenant c'est un vieil homme (!!) et l'on ne parle plus que de Carlsen. Une chanson de Bob Dylan dit qu'on n'a pas eu le temps de naître, on se prépare déjà à mourir ("not busy being born, he's busy dying"). C'est ainsi... Bon, le "vieil homme" va atteindre les 40 ans mais dans un domaine dont on nous rabâche qu'il relève surtout du sport, c'est en effet un vieillard.

 


Utile rappel : sept des dix études que Dvoretzky donne en exemple (en vue du concours d'études "susceptibles de plaire aux joueurs" pour fêter son 60e anniversaire) ont été présentées à St-Lazare, comme les auditeurs attentifs pourront en témoigner.


A propos d'études et de finales, connaissez-vous la "brique creuse" du Batave Van Perlo qui réussit l'exploit d'être le livre d'échecs contenant le plus d'erreurs que j'aie lu en 40 ans, ce qui peut paraître incroyable à l'époque des Fritz et tablebases ? Mais cette brique contient 1105 positions (que je me suis efforcé de lire en totalité cet été entre la Slovénie, la Croatie, la Hongrie et en gardant les vaches bosniaques), dont certaines, reconnaissons-le, valaient la peine d'être exhumées.

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Deux anecdotes relatives à Paul Kérès, le gentleman des Echecs unanimement apprécié, que l'on n'attend généralement pas dans le rôle d'un mordant commentateur. A Pachman racontant que sa mère, quand elle lui a appris les Echecs, a confondu l'emplacement initial du Fou et du Cavalier, Kérès fait remarquer : "C'est une chose que l'on doit garder à l'esprit quand on étudie vos livres sur les ouvertures". A Euwe racontant qu'Alekhine a ôté sa veste après qu'il eut sacrifié un Cavalier, Kérès demande : "Si vous aviez sacrifié la Dame, pensez-vous qu'il eût ôté son pantalon ?" Anecdotes (parmi bien d'autres) racontées l'année dernière, par Wolfgang Unzicker, "champion du monde des amateurs", comme l'appelait Karpov, pour la fête à l'occasion de ses 80 ans.


Après ces quelques effluves estivaux, bossons un peu.


Quel peut être le point commun entre ces trois 2# ? Ce n'est pas bien difficile. Le premier 3#, en revanche,  m'a demandé 30 minutes. C'est beaucoup (en championnat du monde, on dispose d'une heure pour trois). Qui fait mieux ? Le second n'est pas facile non plus. En outre, il est dédié à V. Rudenko. Il ne peut donc être mauvais ! Le premier 4# est plus facile, le mat se devine : c'est juste une question d'étage ! Le second me fait penser au grand Adolf Anderssen, je me demande pourquoi. L'aidé 5# fut proposé récemment à deux championnats nationaux de résolution. Nous l'avons fait précéder d'un aidé 2# facile pour ne pas effrayer.   

         
Cinq études : une plaisanterie qui trouble les moteurs d'analyse (ils n'aiment pas le zugzwang). Puis un pion unique censé tenir en respect deux pions liés. La fin est pour le moins inattendue. Un autre sauvetage où les pions liés ont cette fois le beau rôle, au point de jouer avec deux figures de moins. Ensuite un festival de sacrifices par les deux camps. Nous terminons avec une impressionnante moisson de ZZ ("zugzwangs réciproques") dans Fou contre Tour + pion. Bien entendu, cette dernière étude ayant un quart de siècle, toute cette précision fut établie avec de simples cerveaux. Un peu mieux formés que les nôtres ? Mais qu'allez-vous donc chercher ?

Tal
Deux champions du monde aux prises, pour la partie évoquée au cours du 20 mai 2003. Donner une telle activité à Tal, c'est placer sa tête entre les mâchoires du lion. Il se retrouvera en effet en situation gagnante, mais une imprécision non exploitée aurait pu conduire ces deux grands joueurs dans la galaxie des Echecs artistiques, avec un trio de cases correspondantes DB/DN.

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Bonne régalade. RDV dans deux semaines et que Dieu vous garde.

Les diagrammes du Maître





Commentaires

  • Alain

    1 Alain Le 19/07/2017

    Les plus érudits ne manqueront pas de comparer l'étude de Kopnine & Kondratiev à mon exercice 626 (J. Moravec, 1941) avec le même pion noir e2, mais où le Fou balaie la diagonale a7-g1, au lieu de b8-h2 & e1-h4 !

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