Aucun problème technique pour ce cours, ce qui semble confirmer la bonne tenue de la nouvelle version de Team Viewer..
Le noyau dur réduit à sa plus simple expression était seul présent, sans doute à cause des congés et de la Bundesliga.
Ci-dessous la version animée du cours du Maître.
Bonne lecture
P.S. : contrairement à ce qui avait été annoncé dans le cours précédent, le mardi gras, c'est maintenant, et il faudra faire carême jusqu'au prochain cours !
Le mot du Maître
"J'ai versé du sang, mais la saignée entre dans les combinaisons de la médecine politique" (Napoléon dans le film "Austerlitz" d'Abel Gance).
"En France, on n'admire que l'impossible" (ibidem).
"Le dramatique de la vieillesse, ce n'est pas qu'on se fait vieux, c'est qu'on reste jeune" (O. Wilde).
"Avez-vous remarqué que le nombre de la Bête est aussi la somme des entiers de 1 à 36, donc de tous les numéros de la roulette ?".
"Je veux être la reine de Paris -- Très bien, ne sortez pas de là, et même... ne sortez pas d'ici !" (S. Guitry).
"Je croyais alors que les problèmes d'Echecs étaient composés, soit par des détenus, soit par des personnes ne pouvant se déplacer" (S. Didukh).
Note : Les deux premières citations avaient été sélectionnées avant que je susse qu'un mini-tournoi en l'honneur dudit empereur allait se dérouler sur le sol vendéen. Il est naturel, à présent, d'ajouter celle-ci, pour un nécessaire contre-poids.
"Mon âme à Dieu, ma vie au Roi, mon coeur aux dames, mon honneur à moi" (F.-A. Charette de la Contrie).
Notre étude introductive est une belle domination d'une Tour noire, qui ne pourra se sacrifier contre le Fou blanc, laissant deux Cavaliers impuissants. Les 4e, 5e & 6e coups sont très précis. Appréciez-la bien !
La finale de pions n'est guère difficile mais réjouissante. Puis une orgie de pièces lourdes : les études ne sont pas toujours des finales ! Quoique... la réfutation d'un essai en soit bien une, pas simple du tout !
Une très difficile finale Fou + Cavalier + pion-Tour contre Tour se produisit dans une célèbre partie Tchigorine-Mason de 1901. Les Blancs gagnèrent par un joli motif tactique (sorte d'écho à notre première étude), mais la complexité de cette finale échappa aux deux joueurs, ce qui se comprend : ils jouaient avec leur propre cerveau et après la partie, ne disposaient pas des béquilles électroniques modernes. Une petite recherche nous montre que le célèbre Kotov perdit la même finale contre un maître suisse en 1946. Cela peut arriver, mais 70 ans plus tard, les gens de "chess base", site hyper-médiatique, n'ont strictement rien compris à ce qui se passe, quoique disposant desdites béquilles, voir la "mégabase" (sic !) 2018. Mais bien sûr, si j'écris que ces gens sont des guignols, comme je le fis naguère sur un sous-forum, je serai catalogué d'extrémiste ! Détails sur demande. En attendant, goûtez les nombreux zugzwangs réciproques qui surgissent d'on ne sait où ! Et les retours ("switchback") sont également légion.
Les difficultés que présente ce matériel ne datent pas d'hier. Avec un pion-Cavalier au lieu d'un pion-Tour, une étude de Vladimir Bron avait, il y a un demi-siècle, été gratifiée du premier prix au concours organisé pour le 70e anniversaire d'André Chéron. Pas de chance, l'étude était insoluble. Comme nous ne cessons de le répéter, on utilisait à l'époque uniquement son propre cerveau, et donc les gens qui critiquent méchamment les analystes de l'époque, tout en affirmant, parfaits faux-culs, qu'il ne faut pas les dénigrer, sont des jean-foutre. Vous voyez une allusion à un prolifique et catastrophique auteur au nom monosyllabique ? Vous avez de l'imagination.
Exercices pour le mois prochain : une finale de pions pour revenir à l'essentiel, un sauvetage en finale de Cavaliers, une acrobatie de Tour.
La partie du jour nous présente un sacrifice de qualité "évident", car donnant un jeu confortable. Une autre question est de déterminer s'il donne vraiment un avantage et, si oui, de quelle importance. Un élément pédagogique essentiel est l'entraînement à des matériels hétérogènes. Est-ce actuellement enseigné ? Mais, au fait, où sont les professeurs français ? A en juger par l'absence désespérante de relève dans notre pays, ils se sont presque tous expatriés, et ceux qui demeurent sont particulièrement médiocres.
Pour changer, un exercice féerique pour le prochain cours : poser sur l'échiquier un Cavalier blanc en f4 et un pion blanc en g4. C'est tout. Il n'y a pas de Roi blanc. La question est : ajouter le Roi noir et une Dame blanche de façon à obtenir un paquet illégal (inventé par T.R. Dawson en 1933, en innegliche "illegal cluster") de 4 unités, (donc DB + CB + PB + RN), tel que si l'on enlève n'importe laquelle des 3 unités blanches, la position devienne légale. Ah ! J'oubliais l'essentiel : nous sommes en circé martien (inventé par R.-J. Millour en 1980), ce qui veut dire qu'une unité ne peut prendre (ou faire échec) que depuis sa case de naissance présumée. Par exemple une Tour blanche sur case blanche fait échec depuis h1 : avec un RN en h8, le coup Ta3-a4 fait échec. Exercice composé par D. Innocenti.
Quelques 2# pour l'entraînement. Le 4e (danois) nous a paru le plus difficile. Le dernier semble avoir été composé par une femme ("Laurie Hill"). Est-ce un pseudo ? Possible, sachant que C. Hill était un pseudo de B.G. Laws. En outre, ce prénom est féminin en France, mais souvent masculin de l'autre côté de la Manche. Je continuerai de chercher désespérément des compositrices...
Cinquantenaire du décès de Pierre Biscay. La Fédération internationale (FIDE, en français dans le texte) fut, comme on le sait, créée en 1924 par Pierre Vincent, homme d'une immense culture, sportif et passionné d'Echecs. Un autre Pierre (Biscay) fut président de la fédération française (FFE) de 1932 à 1955. Outre un joueur par correspondance ou à l'aveugle, il était un brillant problémiste. La suite fut plus cahotique. Parmi les présidents qui ont suivi, que penser de celui qui, dans un tournoi, proposa à plusieurs joueurs de perdre délibérément en vue de favoriser une norme de maître international ? Et que penser du dernier en date, qui va jusqu'à refuser tout droit à l'existence aux Echecs artistiques ? On mesure le déclin.
Son style est stratégique, il collabora avec Chéron pour son ouvrage de 1934, intitulé justement "Les Echecs artistiques". Après un 2# spectaculaire, voici en effet la stratégie avec, en 3#, un thème romain, un Novotny, un anti-dual ; puis en 4#, une embuscade et une visite de coins. Enfin le 5#, qui paraît un 4#, jusqu'à la découverte d'une fine défense. Un autre 5# avait été montré le 15 avril 2014 http://lecoursdumaitre.e-monsite.com/pages/cours/cat-2014/15-avril-2014.html .
Hommage aussi au compositeur lithuanien M. Rimkus, décédé en février. Un des meilleurs compositeurs du monde dans la catégorie "mats aidés". Un magnifique écho-caméléon en 8,5 (les Blancs commencent et matent à leur 9e) et 4 mats en écho (en comptant le jumeau) dans un 3,5. Solutions sur demande, comme il est traditionnel !
Bonne régalade. Rdv en avril. Adeus.
Commentaires
1 Alain Le 30/07/2022