La fin du carême étant pour bientôt, le Maître a dispensé la bonne parole.
Pour cette occasion, nous avons apprécié à sa juste valeur le retour de l'ami Pierre qui est venu rejoindre le noyau dur.
Ci-dessous le compte-rendu magistral en images
Le mot du Maître
"L'élimination physique de la Bête est bien vue par Dieu si, grâce à elle, on libère un peuple" (saint Thomas d'Aquin).
"Un pays vaut finalement ce que vaut son système d'éducation" (R. Barre, grand prix de l'humour noir 1978).
"L'homme est de glace aux vérités, il est de feu pour les mensonges" (La Fontaine).
"Vous portiez une arme, c'était bien pour tuer ? -- Je porte aussi sur moi de quoi violer, et je n'ai pas violé" (Cl. Eastwood).
"L'idéal, pour un pion, est d'aller à dame" (A. Willemetz félicitant l'ancien prof et surveillant Marcel Pagnol de son mariage avec Jacqueline Bouvier).
"Les femmes sont l'aristocratie du mensonge" (A. Hermant).
Hommage à Guillaume Faye, que j'ai bien connu il y a 40 ans, et qui vient de nous quitter. Brillant philosophe politique et conférencier, il décida un jour de devenir... animateur de radio, sous le pseudonyme de Skyman, d'où il aida quantité de jeunes gens à résoudre leurs problèmes personnels. Quel rapport avec les Echecs, me direz-vous ? Eh bien, j'aurais dû suivre son exemple ! Au lieu de persister à enseigner les Echecs à un niveau d'exigence peut-être trop élevé (après tout, une fois soustraits les paresseux et les jaloux, il ne reste guère de monde) j'aurais dû opérer la même reconversion. N'avais-je pas, dès le collège, gagné le prix du meilleur consolateur ? Et maintes fois aidé, en 40 ans d'enseignement, à résoudre en après-cours les péripéties sentimentales d'adolescents, en majorité des jeunes filles ? Quoiqu'il fût athée, je conclurai : à Dieu Guillaume !
Les grands-maîtres ne comprennent pas les finales de pions, disait N. Grigoriev. Dans l'exemple du jour, certains d'entre eux ont cru à un mauvais choix de structure par les Blancs au 39e coup, mais il n'en est rien. Une grande subtilité dans les deux variations, un grand contenu pédagogique.
Une curieuse finale pratique avec Fou et Cavalier de part et d'autre, dont l'exercice donné en mars n'était qu'un extrait. Deux leçons : un net avantage de structure n'est pas la garantie du gain, et il faut se méfier des échanges figuresques qui semblent le plus rapide moyen d'en finir, mais en réalité gâchent tout.
Miracle d'activité de deux Tours face à deux pions monstrueux prêts à se promouvoir.
Exercices : un Dame et Cavalier contre Dame à juger, une jolie étude avec sous-promotion, un balayage avec deux Tours comportant une idée supplémentaire, non prévue par l'auteur.
Bent Larsen eut deux périodes d'explosion : autour de 1956 et en 1964-67. Entre ces deux, il enregistra de médiocres résultats, ouvrant le plus souvent par l'ouverture "oiseau" 1 f4. Au point que personne ne se méfiait quand s'ouvrit l'interzonal d'Amsterdam 1964. La suite appartient à l'Histoire. Ayant mené tout le tournoi, il devait terminer en rencontrant les 5 Russes. Au lieu de passer à la casserole, comme tous l'attendaient, il réalisa 3/5. La partie du jour est sa victoire contre celui qui allait triompher aux deux Candidats suivants, pour devenir champion du monde en 1969.
De nombreuses variantes complexes, spécialement aux 43-50e coups, où de simples détails (degré d'avancement des pions noirs "c" & "h", emplacement de la Tour blanche sur la colonne "g") peuvent changer le diagnostic. Par exemple, le PN est moins bien en c3 qu'en c4 et en h4 qu'en h5, du moins si le surcroît d'activité qu'ils procurent est annihilé. Il y aurait certainement matière à approfondir...
Solution de l'exercice de circé martien donné en mars. Il faut placer le Roi noir en f3 et la Dame blanche en e2. Nous obtenons : De2, Cf4, Pg4 / Rf3. Ainsi, nous sommes en présence d'un triple échec illégal : la DB fait échec depuis d1, le CB depuis g1 (sa case de naissance présumée), le PB depuis g2. Mais si l'on ôte :
-- la Dame blanche, le dernier coup a pu être Cg2-f4+ (échec double : le pion via g2, le C via g1),
-- le Cavalier blanc, le dernier coup a pu être Dg2xe2+,
-- le pion blanc, le dernier coup a pu être Dg1xe2+ (la Dame prend via d1).
Quelques 2# pour l'entraînement, dont une moitié assez facile ; mais laquelle ? Parmi les 3#, le français nous a semblé le plus ardu. Il est logique mais très original. Dans le premier 4#, il y a un jumeau : dans les deux cas, il faudra trouver une bonne case, au bon moment, pour la Tour. Le second est un festival slovaque de mats modèles.
Le 5# de l'auteur de l'Immortelle et de la Pervenche ne peut être difficile, compte tenu de l'obligation évidente de battre échec. Néanmoins, il fut qualifié d'"étonnamment moderne" par le grand problémiste autrichien F. Chlubna, car montrant une "combinaison logique avec avant-plans dans un ordre précis". Le second 5# est un duel... autrichien de Cavaliers nettement plus calme. Le 6#, oeuvre française réparée par votre serviteur, représente la "périforme du Plachutta", disent les savants. Facile et logique.
L'aidé 2# allemand est un duplex : les Blancs aussi se font mater selon le schéma B-N-B-N mat. Les deux aidés 3# (roumain et français) ont près d'un demi-siècle d'écart. Enfin un inverse du XIXe siècle, facile puisqu'il faut, là encore, donner échec, puis un du XXe où l'on voudrait bien passer. Mais c'est impossible, et il faudra tout chambouler. Comme d'habitude, solution de tous les problèmes sur demande : vous pouvez m'écrire en haut et à droite ! Et aussi sur d'autres sujets. Merci à tous ceux qui l'ont fait : les compliments ont été appréciés, les critiques ont été méditées !
Bonne régalade. Rdv en mai si Deus vult.
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