Pour ce sixième cours de l'année l'auditoire était réduit avec l'absence de Pierre, Gilles, Véronique et Jacques..
Nous avons déploré la disparition de l'ami Guy qui nous a tant de fois régalés à table avec les multiples créations dont il avait le secret.
S'il y a un paradis des compositeurs, nul doute qu'il y siège en bonne place.
Vous trouverez un hommage du Maître ci-dessous ainsi que quelques unes de ses compositions.
Comme à l'accoutumée, la correction du premier exercice, une finale de Tour, nous a pris un certain temps.
La partie du jour, dans laquelle les blancs sont conduits par Tal, nous a permis d'être dans notre élément, c'est-à-dire avec du matériel en moins !
Le prochain cours se tiendra le 22 juin.
Bonne lecture à tous.
Le mot du Maître
Il devient courageux et sera bientôt héroïque de continuer d'affirmer que 2+2=4.
Une phrase déjà citée (le 30 avril 2019) ne m'a jamais semblé autant d'actualité, même si le chanteur Lou y voyait probablement un autre sens ("Vous récolterez ce que vous avez semé" ; you're going to reap just what you sow) https://youtu.be/_TWss3QmmK0 Une pensée aussi pour sa meilleure collaboratrice (nonobstant Renée !), l'incomparable Nico, citée le 3 novembre 2015. https://youtu.be/0_z_UEuEMAo "I wonder if I'll see another highway".
« Le plus grand malheur pour un peuple ou pour un pays, c'est l'abandon ou l'amoindrissement de la vérité. On peut se relever de tout le reste. On ne se relève jamais du sacrifice des principes » (Mgr Ch. Freppel).
"La France est le pays où l'on a peur des mots, comme dans d'autres on a peur des fantômes" (A. Bonnard).
"Ces journalistes qui nous insultent, il ne suffit pas qu'on les lise, encore faut-il voir les gueules qu'ils ont ! Ça renseigne, et d'une certaine façon, ça rassure" (S. Guitry).
« Un choix qui est identique à celui du plus grand nombre est fatalement mauvais » (P.-A. Cousteau).
"Aux Echecs comme dans la vie réelle, les titres sont recherchés uniquement par ceux dont le nom a trop peu d'éclat par lui-même" (J. Beasley).
"Une de mes ambitions secondaires était d'avoir suffisamment de commentaires de lecteurs pour ne plus avoir à écrire la revue moi-même !" (J. Beasley).
"I believe in God, but I'm not a particularly religious person. So I don't bother God about what I did wrong in any of my games." (V. Anand).
Très complexe finale de Tours, avec un choix inversé et une allusion à Taimanov-Larsen, voyez au 57e coup : https://lecoursdumaitre.e-monsite.com/pages/cours/cat-2017/17-janvier-2017.html Tout y est très clair, en prenant juste un peu de temps, à l'opposé des "cadences de sauvages" actuellement matraquées. Et les pépites sont à vous...
Une lutte de pièces lourdes où deux Tours font jeu égal avec Dame et Tour. Et deux charmantes sous-promotions.
Pour le mois prochain, une finale de pions féminine comportant une seule erreur, mais massacrée par de prestigieux commentateurs. Puis un sauvetage utilisant un procédé normalement offensif, un exercice d'O'Kelly avec quatre Tours et un choix entre deux coups qui semblent équivalents.
Partie du jour explosive, où le grand stratège hongrois dédaigne la nulle immédiate et prétend réfuter le généreux sacrifice de l'ex-champion du monde. La variante 17...Fe7 défie l'entendement, talienne et hypertalienne ! Le conducteur des Blancs n'est-il pas un umjetnik i borac (artiste et combattant) ? Et notez ses commentaires. Ainsi que son humour, mais vous le connaissiez déjà.
Entraînement : ne cherchez pas la menace du premier 2#, mais cherchez celle du 2e ! Essais dans les 4e, 6e, 7e, 9e (costaud), 10e & 11e deux-coups. Cavaliers blancs actifs dans le premier 3#, humour dans le 2e, stratégie et sacrifices dans le 5#.
Sacrifices aussi et jolis mats dans l'aidé 2,5# (les Blancs commencent) de notre cher président. Suivent deux aidés macédoniens, l'un à 2 solutions, l'autre avec jumeau, où les mats sont également modèles. Un inverse 2# amusant. Dans l'inverse 3# se passent des choses sur la case d4. Enfin, notre incommensurable bonté nous conduit à laisser la solution du terrible inverse 5#.
Les mauvaises nouvelles se multipliant de nos jours, arrive celle-ci : notre génial ami Guy, co-auteur de notre divin "ouaibe-masteurre" en 2009, vient de nous quitter à 58 ans. "Il restera à jamais le génie météorique de la composition qui présentait simplement des idées compliquées", nous dit Rémy.
J'ai joué deux fois contre lui. Au Touquet 1986, gaffant avec les Blancs au 21e coup, je me suis retrouvé perdant, sur quoi il... proposa la nulle ! Dix ans plus tard, nous sommes en Martinique et jouons pour le gain du tournoi. Il me talonne, mais je prépare soigneusement la variante Smyslov de l'Espagnole qui m'a apporté quelques succès passés, pensant annuler facilement. Que croyez-vous qu'il arriva ? Il m'écrase dans sa préparation, pondant une nouveauté théorique au 18e coup et, sur mauvaise réaction de ma part, se retrouve beaucoup mieux au 21e. Après 25 coups de souffrance (une mienne spécialité, il est vrai) je tire ma nulle, assurant la première place. Une nouvelle preuve que les points zélo ne signifient rien.
Encore 10 ans plus tard, il commence une carrière phénoménale de compositeur. Sa préférence allait aux mats aidés, mais il ne s'y cantonnait pas (études, féeriques et même quelques directs et inverses). Nous en offrons un choix, en ne masquant pas les solutions (les 3e & 6e sont mes préférés). Tous m'ont semblé difficiles, mais je vous prie de faire l'effort de les chercher, condition sine qua non pour en apprécier la beauté.
Ne manquez pas le compte rendu du championnat de France de résolution, avec la lutte acharnée de deux grands-maîtres.
Bonne régalade. Isten áldjon.
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