le mot du Maître
Cinq pions contre Dame et Cavalier, c'est le thème de l'exercice du jour. Et ce n'est pas triste. Une étude parfaite pour un concours de solutions.
Un nouvel exemple de la manière dont les 2500 traitent les finales. En l'occurrence une T + Pf + Ph contre T, mais beaucoup plus facile que la plupart des finales avec ce matériel, par exemple Marciano-Relange et l'épouvantable Timman-Short. On ignore Kérès-Sokolsky, où les Noirs perdirent parce qu'ils avaient permis h5 & Th4. Au lieu de quoi on permet h5, puis on force Th3 !!. Visiblement, on n'arrête pas le progrès. Puis, on ignore que le RN est souvent mieux en h7 qu'en f7, afin de bloquer le PBh, et donc on ne fait rien pour l'y amener, ni pour empêcher l'adversaire de le faire. Résultat : trois fautes décisives sur cinq coups consécutifs. Mais cela n'empêchera pas de prétendus "pédagogues" d'affirmer qu'on joue mieux que dans le passé, même les finales.
Par comparaison, une partie de deux inconnus jouée en 1958, sur un autre thème. On n'y trouve que deux fautes, les joueurs n'ayant pas imaginé qu'il y avait un joli zugzwang réciproque (ou zugzwang mutuel, certains préfèrent dire). Comme déjà maintes fois répété, il y a beaucoup plus de ZZ dans les parties de tournoi qu'on l'imagine. Pas besoin d'un recueil d'études d'Akobia, de Vlasenko ou d'Arestov !
A propos d'études, un petit sauvetage instructif illustrant un principe exposé par Chéron. Je l'accompagne de son inspiratrice, oeuvre de l'autre sorcier géorgien. J'espère que notre chère Nino jettera un oeil au compte rendu.
Deux thèmes de problème en position de partie, puis le "devoir" pour le prochain cours : plus économique, mais un peu plus difficile que le précédent.
Deux parties du jour sur le Gambit du Roi, une... première à Saint-Lazare. Le grand joueur yougoslave semble regretter que ce début ait été détrôné par la partie Espagnole. Et encore, il ne connaissait pas le poison berlinois : "ich bin kein Berliner" ! Quand tout le monde aura été ainsi dégoûté de l'Espagnole (et partant de 1 e4 e5 2 Cf3), quand le Gambit du Roi redeviendra donc à la mode, et, accessoirement, quand les parties des "grands joueurs mondiaux" du XXIe siècle seront moins insipides, j'en connais qui reprendront goût à la compétition.
Pour l'entraînement, quatre mats en 2, l'un d'eux comportant un méchant piège, mais lequel ? Puis un 3# avec jumeau, par l'ancien chroniqueur qui amena tant de gamins à l'amour du problème. Ensuite un superbe bohémien, un facile et rafraîchissant Loyd, et une oeuvre de l'organisateur du prochain congrès mondial, que l'on connaît surtout dans les 2#. Les deux 4# sont de genres opposés. Dans les aidés pour Daniel, le seul difficile est, à mon avis, l'aidé 2# à 3 soluces ! Enfin deux inverses : un ancêtre du Babson et un petit casse-tête où le mat doit être donné par un pion, mais comment ?
Dernière minute : sur le thème "on joue mieux que dans le passé", nous avons vu encore plus drôle cette semaine. Un joueur approchant les 2800 annule dimanche une finale de Tours avec un pion de moins. Jeudi, il se retrouve avec exactement la même finale. Croyez-vous que le temps passé là-dessus, quatre jours plus tôt, lui rend la défense encore plus aisée ? Pas du tout, il la perd !! Kérès, Botvinnik et Smyslov hurlent de rire, depuis le paradis d'où ils suivent les exploits de nos supergrozélos.
On faisait des gorges chaudes, il y a 30 ans, d'un joueur à l'accent méridional à qui l'on attribuait la phrase "plus je la joue, plus je la perds". Ici, on pourrait le paraphraser plus ou moins : les positions nulles, à 2800, je les perds une fois sur deux.
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