26 novembre 2019

Pour ce dernier cours de l'année, l'assistance fut clairsemée puisque réduite à 2 auditeurs !

Quelques soucis de micro avec un décalage des sons, mais sans panne.

Un cas d'aveuglement collectif est à noter sur un mat en 2 coups !

 

Ci-dessous le compte-rendu animé et circonstancié du Maître


Le mot du Maître


MabirePapacito"Nous ne changerons pas le monde, mais le monde ne nous changera pas" (J. Mabire).

"150 ans de communisme chez les profs. Maintenant, ils se font braquer par des banlieusards dans leur salle de classe. C'est le colissimo civilisationnel qu'ils avaient commandé !" (Ugo Gil Jimenez dit Papacito, "blogueur").

La minute linguistique. Homophobie : ce terme, répété par des milliers de gens, signifie en vérité, pour peu que les mots aient un sens, "peur du même", donc peur des semblables. Rien à voir avec la signification qui lui est donnée, désigner ceux qui n'aiment pas les sodomites et saphistes... Ce sont souvent les mêmes massacreurs de langue qui parlent de "trafic" (automobile) au lieu de circulation, ratent des "opportunités" au lieu d'occasions, écrivent le mot "événement" avec un accent grave en second, disent sans raison "en fait" trois fois par minute, ou pratiquent l'idiot "bonjour à toutezéhatousses" et l'inepte "cellezéceux". Ou encore parlent de fââchisme, alors que le mot correct est fascisme (prononcer "sss") : on ne monte pas sur la "chène", on scie du bois, on ne le ch... pas.

Vukcevic 2"La vraie question n'est pas si les machines pensent, mais si les hommes le font" (B.F. Skinner).

"La conquête de l'espace et les grandes découvertes ne sont rien, comparées aux trésors d'ingéniosité déployés pour excuser la paresse et justifier l'ignorance" (M. Vukčević, "Chess by Milan", 1981).

Lu sur l'internet : "Chuck Norris beat alpha zero 10-0".   

Un chef-d'oeuvre du grand-maître par excellence d'une période déjà lointaine : le XXe siècle. C'est un curieux ballet Fous-Cavaliers où le Roi blanc doit faire preuve d'une inhumaine précision, son camp ayant une Tour de moins (pour un modeste pion en 3e). Avant les moteurs d'analyse, on savait... analyser.

Ensuite une finale pratique de Tours avec pion passé sur l'aile-Dame. Un choix astucieux de la bonne case pour le Roi blanc. Plus tard, on voit un joueur classé 2560 montrer son ignorance d'une nulle élémentaire avec Roi et pion contre Roi et Tour. Comme on dit dans le monde entier : déjà vu.

SmyslovPuis un champion du monde à l'oeuvre. A propos de cette étude de Smyslov (une forteresse souvent analysée incomplètement), citons un étonnant texte, extrait du livre d'Alexandre Beliavsky, le héros de notre partie du jour, "Les Echecs sans compromis".

 

"La longévité de Smyslov aux Echecs s'explique par une disposition qui lui fut toujours caractéristique : il ne se laisse jamais perturber, convaincu depuis longtemps avec l'Ecclésiaste que "tout est vanité et agitation de l'esprit". Je l'ai souvent entendu citer cette phrase, interprétée non pas de façon pessimiste, mais plutôt dans ce sens : on ne doit pas se soucier des coups du sort et conflits temporaires, on doit calmement poursuivre son chemin, confiant en la Providence, dont nous ne sommes pas capables de comprendre les décisions, encore moins de les changer. La vie est un cadeau inappréciable, dont nous devons user joyeusement et avec soin, et reconnaissance pour celui qui l'a permise. Ainsi ressent le 7e champion du monde, ainsi vit-il et ainsi... gagne-t-il".

 

FerryEn hommage à Roger Ferry, j'avais le choix de nombreuses finales. J'ai préféré un petit exemple de son constant réalisme, extrait d'un championnat de Paris.

Exercices : une finale de pions en écho de ce cours  http://lecoursdumaitre.e-monsite.com/pages/cours/cat-2011/10-mai-2011.html  , une passionnante didukherie, un sauvetage avec un Fou de moins.

Smirin beliavskyUne Espagnole Breyer, vous savez, le retour à domicile du Cavalier, 9...Cc6-b8!!, qui aida Spassky à devenir champion du monde. Le feu est mis à l'échiquier, mais non par celui que vous attendez dans ce rôle. Et son adversaire n'est pas du genre éteignoir. Un curieux cas de 2 échecs croisés dans 32 Dd1, avec un aveuglement record, l'assistance (dont votre "maître") passant à côté d'un mat en 2 !

Réponse à quelques lecteurs : il me faudra bien, un jour, ouvrir deux dossiers très accablants : celui des éditions "pôle" et celui du sous-forum abusivement nommé "france-échecs". Mais des travaux plus intéressants m'accaparent.

Entraînement : un mat en 1 (mais oui !) en hommage à un nouvel exclu dudit sous-forum, d'où l'on expulse Fornasarisystématiquement les meilleurs intervenants. Les 2# ne sont pas tous difficiles mais... préparez le digestif pour le Zappas ! Heureusement, vous vous reposerez avec l'ami Fred. Le premier 3# est assez spirituel. Il suit 4 multicoups dont 2 de Carlos (avez-vous oublié Echecs-Hebdo ?) ; celui de 1962 est le seul qui vous fera (un peu) réfléchir. Puis quelques aidés. Les 4 solutions du premier (où le trait est aux Blancs) sont en deux groupes. Le dernier (hongrois) peut tromper l'oeil. Enfin un inverse 2# où tout est préparé mais... comment ne rien faire ? Et un autre, plus ardu, du grand spécialiste polonais, comportant 4 fausses pistes.

Bonne régalade. Rdv l'année prochaine ! Idzcie z Bogiem.

les diagrammes du Maître



les exercices (pour le prochain cours)






Commentaires

  • Alain

    1 Alain Le 25/11/2024

    Kérès-Spassky : voyez le 1er mars 2022 et le 25 avril 2023.
  • Alain

    2 Alain Le 17/02/2022

    "Si l'homme est capable de réfléchir comme un homme, il gagnera, s'il cherche à singer l'ordinateur, il perdra" (AV en 1992). Echo à la phrase de Skinner.
  • Alain

    3 Alain Le 27/11/2019

    Erratum : ce n'est pas la variante Breyer (9...Cb8!), qui "aida Spassky à devenir champion du monde" mais la variante... Smyslov (comme le monde est petit) 9...h6!. Cette erreur vient du fait que je connais tellement de Breyer de Boris que j'avais oublié un fait simple : il s'est mis à la jouer après son titre de champion du monde, cessant ipso facto de pratiquer la Smyslov qui lui avait notamment permis de battre Kérès en 1965. Inutile de dire qu'il me faudra un jour revenir sur ce match, qui m'a impressionné plus que tout autre dans ma vie (nonobstant le match du siècle !).

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