La nouvelle année a vu les mêmes auditeurs fidèles qu'en 2016 pour boire les paroles du Maître.
Une coupure de câble par le lapin du greffier a privé celui-ci d'une partie du cours.
Meilleurs voeux à tous.
Ci-dessous le compte-rendu et en bas de page, la photo du Maître contre Murey.
On me reproche parfois de ne pas serrer de près les tournois récents. Il était prévu que, pour ce qui concerne les finales du moins, je commenterais l'actualité sur le site correspondant à mon livre de 2012. Malheureusement, l'éditeur n'ayant pas tenu ses promesses, cela me fut impossible. C'est donc, ipso facto, le cours dit "du maître" qui en a la primeur, voyez par exemple les parties Jobava-Radjabov (27 janvier 2015), Howell-Nakamura (24 février 2015) et Caruana-Svidler (4 octobre 2016). Pour ce qui concerne le dernier "championnat du monde", je noterai deux rares phrases pertinentes que j'ai pu lire sur le forum-poubelle déjà mentionné :
«"Carlsen a dominé Karjakin en finale", c'est une référence aux trois finales gagnantes qu'il n'a pas réussi à convertir, ou à la finale nulle qu'il a perdue ?»
«Tout ça, c'est du bla-bla. Le résultat, c'est 6 à 6. C'est tout. Sur une partie, je veux bien. Mais les deux classes d'écart... avec une seule victoire sur 12 parties (!), on cherche encore... En tous les cas, ce n'est pas sur ce match qu'on les trouvera, les deux classes d'écart. Et le coup du ''si je n'avais pas mal joué, j'aurais gagné'', ça, c'est un raisonnement de débutant».
Et quelques remarques glanées ailleurs sur l'internet, à propos du commentaire malvenu d'un ex-champion du monde, spécialement désagréable pour son compatriote [seul un anglais basique est nécessaire, la preuve, j'ai tout compris !].
"Kasp's ego is such that he has to present himself as the greatest and often disparages other players in order to build himself up. Of course, he will continue to praise Magnus, for he was his trainer and, thus, Magnus' success can partially connect to Kasparov. During the Gelfand/Anand match, he disparaged both players for no good reason. Obviously, there is also a political motive behind his comments about Karjakin, but, overall, Kasparov has a narcissistic need for attention and he goes about it by disparaging others in order to elevate himself".
"What did Russia do to Kasparov to make him turn?".
"The result of the match was 6-6. How does that make Karjakin unworthy? The only thing to be called unworthy is Kasparov's remark".
Et, finissant en beauté : "Kasparov needs to keep quiet. Just be Rex's lap dog".
Bravo Messieurs !!
Enfin, devant l'ébahissement général médiatique (devrais-je dire l'ahurissement ?) à propos de ce "Dh6+!!", je me vois contraint de redonner la partie qui l'anticipe de 37 ans. Qui fait d'ailleurs nettement mieux : le coup en question est l'aboutissement d'une combinaison de six coups. Son gagnant n'a pas, à ma connaissance, réclamé de droits d'auteur.
Au dernier cours figurait une étude ayant Botvinnik pour co-auteur. Il est donc normal de commencer par une de Tal, également à deux mains. Son collaborateur était aussi un génie, mais sous-estimé car trop prolifique. Et souvent, il est vrai, la quantité nuit à la qualité. Puis un sauvetage acrobatique d'origine tchèque.
En l'honneur de Mark Taïmanov (mais qu'ont-ils tous à vouloir nous quitter ces derniers mois ?), une miniature contre un... super-défenseur et une finale contre un... excellent finaliste.
Partie du jour : c'est un autre pyromane de l'échiquier qui mène le jeu, face à notre incendaire préféré. Ce joueur brillant et fort sympathique, bien connu dans notre pays, a une particularité qui le rapproche de Kortchnoï, Jansa et quelques autres monstres sacrés : il est capable d'analyser des heures durant, sans éprouver le moins du monde les besoins des humains ordinaires, comme la faim, la soif et le sommeil...
Féerie : nous empruntons à nos "amis anglais" (certains sursauteront en lisant ceci, mais les rédacteurs du "Problemist" n'ont aucune responsabilité dans Mers-el-Kébir) deux diagrammes d'un article de P. Bissicks, le collègue de R. Turnbull, habitué comme lui de notre rubrique féerique. Il n'est plus seulement question de jouer des coups de plus en plus longs, mais de jouer les Noirs quand on a les Blancs, et vice-versa ("vice", c'est le cas de le dire). Nous faisons suivre par une initiation aux Echecs argentins, qui inversent les caractéristiques des pièces chinoises.
Tiens ! Les juges ne pataugent pas toujours dans la choucroute. Voici qu'un premier prix (de la même revue) vient d'être accordé à l'étude d'Arestov donnée au cours déjà signalé du 24 février 2015, à l'époque où elle n'était qu'une obscure inédite, noyée dans un flot d'oeuvres plus ou moins confuses. Nos auditeurs et lecteurs auront, une fois de plus, été informés en primeur. Le 3e prix (Timman) du même concours, quant à lui, avait été présenté le 27 mai 2014.
Pour l'entraînement : quelques 2# dont l'un est un peu piégeur, le dernier. Puis deux beaux 3# du célèbre tandem (le premier m'a donné du mal). Un 4# logique avec sacrifices. Trois aidés pas bien difficiles. Enfin un inverse d'un très grand compositeur, comportant un effet de surprise. Et, à la demande générale, une démonstration d'un réflexe très typique, c'est-à-dire avec plusieurs mats... blancs comme réfutations d'essais.
Bonne régalade. Et que Dieu vous garde.
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