Trois aidés un peu plus faciles que la série précédente. Le premier appartient à une époque dinosauresque où il n'y avait ni jumeau, ni 2e solution.
Le premier 3# peut être trouvé très vite ou, au contraire, faire s'arracher les cheveux. Dans le 2e, doit-on permettre le grand-roque ? Le 3e a un net défaut, pourtant le thème en vaut la peine... Stratégie dans le 4e. Le 5e a un point commun avec le 6e et dernier, auquel s'applique la remarque du... premier.
Deux 4# très différents, à presque 60 ans d'écart. Les 5# le sont aussi, mais ont carrément un siècle de différence. Au sujet du remarquable problème ukrainien, des juges ont critiqué le "manque de variété du 3e coup", évidemment imposé par le thème !! La preuve qu'on peut juger des problèmes d'Echecs avec un QI bien bas... Le 9# est peut-être, curieusement, le plus simple de la série. Enfin, un bel inverse, mais cette fois, vu sa brièveté, je ne laisse pas traîner la solution. Ce qui ne signifie pas qu'il soit trivial, loin de là.
Le nouvel opus de Becker et Akobia est nettement plus simple qu'à leur habitude. Il est étonnant que ce ZZ avec Fou et pions-Tour doublés contre Fou n'ait encore jamais été illustré. Mais oui, il y a encore beaucoup à faire en finale, sans pour autant dériver vers l'imbuvable...
Kasparian ne donne pas toujours dans le compliqué. Cette mignonne étude fut présentée dans un concours de solutions récemment en Inde, où se déroula un mini-match caricatural nommé "championnat du monde". Personne ne réclame qu'ils jouent 48 parties comme en 1984, mais tout de même...
Le bon moment pour l'échange de Dames (sous forme de sacrifice) : faire semblant de tomber dans un piège.
Une erreur d'analyse d'un maître fide devenu un ponte de la fédé nous rappelle le principe de changement de fonction. Voir dans le même genre, en plus raffiné, l'exercice 703 d'un certain livre.
Un grand champion avait pendant toute sa carrière un homme à tout faire, génial analyste. Nous voyons ici qu'il est, en outre, capable de bien jouer. La partie obtint un prix de beauté "immérité" selon un chroniqueur de 1970. Pourtant les Noirs ne pouvaient qu'annuler sur la meilleure défense. La conception semble dépasser à la fois ledit chroniqueur et... les capacités des moteurs d'analyse du XXIe siècle.
Rendez-vous si Dieu le veult dans deux semaines, le mardi 28 janvier. Auparavant, bienvenue au concours de résolution du dimanche 26, dans les mêmes locaux.
Bonne régalade.
Complément au cours du 14 janvier.
L'exercice tiré de Komarov-Vérat était d'une simplicité inusuelle. Mais il s'agissait de vérifier les connaissances de l'auditoire : c'est surtout en finale de Fous de couleurs différentes que se produit ce "changement de fonction". J'ai mentionné l'exercice 703, mais en voici un exemple pratique, qui me donne l'occasion d'un hommage mérité.
La partie Igor Zaïtsev-Ivkov était tirée d'une chronique hebdomadaire de François Molnar, figure emblématique des championnats d'entreprises et, pour cette raison, le joueur le plus connu des membres du cercle de Saint-Lazare, dont je rappelle qu'il était très actif quand j'y suis arrivé en... 1974.
Il était connu pour aimer les finales, détester la langue de bois et pratiquer la galanterie. J'ai dû hériter de lui. Ajoutons qu'il était visionnaire : il mentionne que notre partie du jour eut un prix de beauté, et justement la beauté venue de l'est nous fait la grâce d'une visite, précisément ce jour-là !
Sans souci de la hiérarchie, il critique cette attribution, car il a cru voir une réfutation (24...Rxf7), qui en définitive n'en est pas une, seulement un sauvetage. Gageons qu'il n'aurait pas critiqué la seconde attribution !
Le 15 mars 1986, il eut après 64 coups cette position avec les Blancs contre votre maître-bidon :
Rd3, Fg8, Pg4 / Rd6, Fg5, Pa3 et e3.
Le Fou blanc contrôle le pion noir "a", le Roi blanc surveille le pion "e". Très bien. Mais notons que le FN est de la bonne couleur, celle de a1. Donc sans g4, ce serait gagné, le Roi noir parvenant, soit en f2, soit en b2. En outre, ici, l'accès du RN en b2 gagne, obligeant le FB à se sacrifier contre ce pion "a", car leur propre Fou protège le pion e3 tout en s'opposant à l'avancée du Pg4. Les Blancs vont procéder à un changement de fonction, de sorte que le FN sera débordé, ayant à travailler sur deux diagonales.
Le père François maîtrise parfaitement cela : 65 Fc4!! (le seul coup : 65 Ff7? Re5! -- menaçant ...Rf4 gagnant g4 ou accédant en f2 -- 66 Re2 Rd4!) Re5 66 Rc3! Rf4 67 Rb3! Fe7 68 Fe2!! (de nouveau le seul coup) et la partie fut nulle : les rôles sont échangés (RB s'occupant du PN"a", FB s'occupant du PN"e"). Si les Noirs gagnent le Fou contre le pion "e", les Blancs pousseront leur dernier pion, qui devra bien être capturé, sinon en g5, au moins en g7, et le Pa3 tombera.
Merci pour tout, Monsieur Molnar.
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