le mot du Maître
Erratum : ma formulation d'"ancêtre du Babson", concernant le problème de Pauly datant de 1913, est malheureuse. Je pensais évidemment aux superbes trouvailles de Leonid Jarosch dans le mat direct, en 1983, réalisant le rêve de Pierre Drumare (son Bab de 1980 serait le premier si la position n'était illégale). Mais comme il s'agit d'un inverse, le premier Babson complet datant de 1926 (H. Bettmann), ce serait plutôt un papa, voire un grand frère !
Le "devoir" pour aujourd'hui se ramenait à une curieuse lutte T + P / C où le Roi blanc est un peu éloigné du théâtre des opérations. Pour s'en approcher, il doit paradoxalement se mettre au coin. Comme une jeune danseuse dans un film à succès d'il y a 30 ans.
Nous enchaînons avec une analyse améliorée d'une suggestion relançant une finale nulle. Elle ne gagne du reste pas davantage, mais il est toujours indiqué de placer sous pression son adversaire. S'il dispose de trois coups annulants, il est capable d'en jouer... un quatrième, qui ne perd pas en lui-même mais le contraint à une défense plus serrée. Et, qui sait, le pousser à la faute.
Puis une étude d'un ancien, et probablement futur, champion du monde de composition. Un habitué de notre cours, dont la dernière visite fut au début de l'année. Observez bien le trajet du Cavalier, initialement en d8.
Deux petites jumelles (faciles) à chercher pour le prochain cours. L'essai de l'une est la solution de l'autre, et réciproquement, comme il se doit.
Une brillante attaque contre un théoricien renommé. Dire que le vainqueur n'était pas même grand-maître... Mais non, je ne dirai pas de mal, pour une fois, de nos grozélos actuels. Et ne parlerai pas du concours de bâillements provoqué par le "tournoi des candidats" 2016. Je me contenterai de revivre celui de 1959 en Slovénie, Croatie et Serbie.
Vous me direz : "Objection, votre honneur, la pénultième ronde au moins vous a réveillé, non ?". En effet, à moins qu'il s'agisse d'un cauchemar. Un multiple champion de Russie accepte de défendre une T + F contre T, alors qu'il pouvait aisément l'éviter. On suppose donc qu'il la connaît bien. Pas du tout, il joue comme un singe dactylographe. Son adversaire se retrouve dans le gain de Philidor. C'est alors que ce joueur, un surdoué du XXIe siècle (ou prétendu tel) démontre au monde entier qu'il fut incapable de comprendre une analyse datant du XVIIIe... Je le cite : "J'ai étudié cette position de Philidor de nombreuses fois, mais je ne me souviens jamais de ce qu'il faut faire".
Partie du jour : maintes fois nous avons observé le curieux, et inattendu, hommage des moteurs d'analyse envers les génies de l'espèce humaine. Mais les modestes humains, eux aussi, rêvent de leur brûler la politesse, déclenchant la tourmente en premier. Cela devient un combat de pyromanes. Quoi ? Que dites-vous ? On ne joue plus ainsi de nos jours ? Je n'osais le dire.
Trois 2# pour l'entraînement. Dans le 2e, on aurait un autre mat en 2 en plaçant le Roi blanc en d7. Le premier 3# est d'un Alsacien souvent représenté dans notre cours. Comme d'ailleurs notre tandem russo-ukrainien (dernière minute : la partie ukrainienne de ce tandem vient hélas de décéder à 78 ans ; paix à son âme). Le dernier est une petite fête de promotions. Nos 4# sont, pour une fois, exclusivement français, avec une curieuse particularité : leurs 4 noms commencent par un "g".
L'aidé 2# comporte des quadruplés de type "Forsberg" : on change la nature de la figure en b5. A quoi répond... mais ne dévoilons rien. Deux aidés 3# amusants : dans le second, il y a un "jeu apparent" (nous dirions de nos jours "aidé 2,5#").
Clouages et déclouages dans l'inverse 2#, puis de nouveau des histoires de promotions. Enfin, un superbe inverse 7# avec juste un pion noir, qui vient d'être donné au championnat de Slovaquie. On voit vite les tableaux de mat de chaque jumeau, mais il faut un peu de temps pour parvenir à les forcer. Cherchez-le, vous ne le regretterez pas. Note : le (b) est plus facile que le (a).
Commentaires
1 CAPRON Le 13/04/2016
Ma (seule) réserve mineure concerne le choix du premier problème féerique (Kuhn) dont la (seule?) vertu est didactique. En effet il n'avait encore jamais été montré de Circé Miroir Take&Make. Mais on se prend à rêver en imaginant ce qu'aurait pu produite sur ce genre un Sobrecases et ses bras d'Hercule, lui qui a fait des choses si charmantes en Take&Make.
Mais peut-être le Maître, par une de ses facéties, a-t-il voulu discrètement annoncer la présence des moineaux qui arrivent peu après javascript:void(0);