Plus de soucis techniques qu'à l'accoutumée pour ce dernier cours de 2018, avec, en plus des coupures, le "hachage" du son et des figeages Madrasis.
En conséquence, la partie féerique est donc encore plus courte qu'au cours précédent.
Ci-dessous le compte-rendu du Maître
Le mot du Maître
"Vous êtes belle ! -- Il paraît ! -- Non, il y paraît !" (S. Guitry).
"Vous bâillez ? Vous ennuyez-vous avec moi ? -- Ce n'est pas cela, mais comme vous et moi ne faisons qu'un, je m'ennuie quand je suis seul" (A. de Rivarol répondant à sa femme).
"Une grande civilisation ne se conquiert pas de l'extérieur, tant qu'elle ne s'est pas détruite de l'intérieur" (W. Durant).
"Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n'est pas victime, mais complice" (G. Orwell).
"Si l'on mettait un point rouge sur la tête de tous les cons, le monde ressemblerait à un champ de coquelicots" (M. Audiard).
"Votre générosité est mal comprise, essayez un peu l'égoïsme".
"Si après une partie je ne suis pas fatigué, c'est mauvais signe. Si je suis épuisé, alors tout est en ordre. Après ma partie contre Capablanca [1938], je fus incapable de me lever" (M. Botvinnik).
Bêtisier. Entendu récemment un personnage, se croyant important dans le monde des Echecs, pérorer que Philidor, en somme, était mauvais politiquement. Le croirez-vous, il était royaliste, ce qui en 1788 dénotait une très grande originalité. Pire, rendez-vous compte, il osa fuir la tourmente révolutionnaire. Il eût certes été distrayant de voir notre boursouflé transplanté à cette époque, comme dans le film de Fernandel, et de le voir en sans-culotte, étrillé par les robespierristes ou d'autres. Il n'a probablement jamais entendu parler de J. de Maistre, L. de Bonald, R. de La Tour du Pin, A. de Rivarol ni, soyons gentleman, d'Ed. Burke.
Bien heureusement, sur le même médiat, une talentueuse jeune femme rappela que la chance joue un grand rôle dans les tournois d'Echecs (et, ajouterai-je, dans la composition) en donnant deux exemples clairs, après Donner, Beliavsky et tant d'autres (citations sur demande).
Même en nous limitant à notre microcosme des Echecs, et aux interventions uniquement techniques, en matière de finales et autres, on me reproche souvent de critiquer certains de mes contemporains, parfois sévèrement. Ce faisant, on ne va tout de même pas jusqu'à réfuter, ni même tenter de le faire, lesdites critiques. Et quand on manifeste, ce n'est pas dirigé contre elles, mais... contre celui qui les énonce. Ce qui a tendance à me faire croire qu'elles sont justifiées. Et donc à me faire persévérer dans ce prétendu travers !
Un mat en 3 du XVIIIe siècle, destiné aux joueurs plutôt qu'aux problémistes : malgré ses 4 (!) variantes, on croirait une partie jouée samedi après-midi au cercle. Puis une vraie partie où les Noirs s'avouent vaincus au lieu de mater ou, à défaut, d'annuler.
Ne manquez pas le joli ZZ avec Fou & Cavalier contre deux pions, qui se terminera par une forteresse bien connue avec les mêmes Fou & Cavalier, contre une Dame. Un festival de fourchettes pour enfilades, avec triple écho et... un petit supplément. C'est signé du numéro 1 mondial.
Un écheveau avec Tour et pion dans chaque camp. Le monstre donne quelques coups inhumains, mais l'ensemble est très compréhensible. Il nous gratifie d'un écho-caméléon avec un exemple d'il y a presque deux ans, voyez Taïmanov-Larsen (après le 55e coup) dans http://lecoursdumaitre.e-monsite.com/pages/cours/cat-2017/17-janvier-2017.html Un utile enseignement est la notion du "juste milieu" : le Roi défensif a 3 coups d'une colonne à sa disposition, mais la case centrale lui laissera plus de choix. Nous retrouvons aussi un thème cher aux problémistes : la correspondance horizontale-verticale, à propos des coupures du Roi noir par la Tour blanche.
Devoirs pour janvier : un festival tactique, un choix de bonne case pour le Fou, enfin un Tour + Cavalier contre Tour et pions.
Tal-Botvinnik : la première du match, qui m'avait tant impressionné (à l'âge tendre de 14 ans) quelques jours après son déroulement (le parfait direct n'existant à l'époque que pour les spectateurs de la salle). Puis les années, ou plutôt les décennies, ont passé. J'ai maintenant un sentiment étrange : toute la phase importante, introduite par ce qui m'apparaissait stupéfiant, le fameux 11 Rd1!!?, ne dure au fond que 8 coups, puisqu'après 18 h4! c'est plié... Huit coups d'une certaine densité, certes. Notons, là aussi, un écho-caméléon aux coups 13 & 14.
Et la 6e partie : du poker-échecs. Le sorcier de Riga transforme tout simplement une perte en gain (voyez le 25e coup). Et cela grâce... à un coup horizontal de Tour, dont nous avons vu quelques échantillons dans la partie précédente ! Amusez-vous bien.
Coïncidence, les trois coups du Roi sur la même colonne reviennent dans le second féerique.
Entraînement : quelques mats en 2 faciles, puis quelques mats en 2 moins faciles. Un 3# donné au championnat de Lithuanie 2017, un autre à celui de Slovaquie. Un 4# amusant, assez facile. Le 5# est un classique illustrant le thème inventé par l'auteur. Dans le 6#, la même figure effectue tout le travail.
L'aidé 2# comporte un jumeau avec, bien sûr, des mats en écho. Dans celui en 3#, c'est un écho de stratégie. Dans l'aidé 5#, le tableau de mat se devine, il reste à manoeuvrer. Enfin un inverse 5# très abordable.
Bonne régalade. Rdv en janvier si Deus vult.
PS : Oleg Pervakov, numéro 1 mondial en composition d'études, m'a fait l'honneur d'un 4e prix pour mon Tpp/Tpp de 2016 (voyez "moï etyudy"). Aurait-il parié de me faire changer d'avis sur les juges ?
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