8 novembre 2016
Les auditeurs fidèles étaient présents pour écouter la bonne parole du Maître.
Assez peu d'incidents techniques à part le bruit de tuyauterie et un plantage de l'ordinateur du Maître.
La fin a été coupée brutalement avec la durée limite de la conférence privant les auditeurs des salutations et remerciements d'usage.
Ci-dessous le compte-rendu.
Le mot du Maître
D'un auteur considéré comme "très sérieux" que je lisais fin 2015 : dans une finale de pions où un RNg4 doit capturer des PB doublés en h4 & h5 pour libérer un PNg7 (pendant qu'un PBa court à Dame), il écrit ...Rxh4 puis ...Rxh5 et donne le gain aux Blancs (à la fin Dh8+ puis Dg8+ gagnant la Dg1). Alors que ...Rxh5 d'abord, puis ...Rxh4 annule, puisque Dh8+ Rg3! Dg7+ Rh2!. Mais quand je dis que tous ces auteurs, quelle que soit du reste leur nationalité (certains n'écrivant -- cela vaut sans doute mieux -- que des articles) ne font pas du bon travail, parfois même sont des guignols, certains viennent grommeler, sans jamais répondre sur le fond, que j'ai probablement, comment disent-ils, ah oui ! un égo surdimensionné (sic) pour oser tenir un tel discours. Ils ont ramassé cette expression je ne sais où, et la ressortent à chaque occasion.
C'est un étrange phénomène. A notre époque où la remise en cause des principes de civilisation va bien au-delà du raisonnable, il nous faudrait accepter l'instauration de nouvelles vaches sacrées. Pour nous limiter au monde des Echecs, certains joueurs, auteurs, arbitres, journalistes, officiels fédéraux... deviendraient intouchables, la critique de tous ces gens malvenue, pour ne pas dire interdite. Mais, comme disait Vitaly Halberstadt, "ici, mes pensées prennent une tournure tellement hérétique que je frémis et pose ma plume".
Deux mats et un pat en apéritif. Puis une étude donnée récemment dans un concours de solutions, mais humaine : une rareté.
On peut être classé 2600 en ignorant un principe essentiel de la lutte Fou contre pions : toujours attaquer les pions adverses pour les affaiblir. Et quand je dis "ignorer", ce n'est pas "oublier" dans le feu d'une partie, mais bel et bien à l'analyse. A comparer avec Cavalier contre pions, examiné au cours du 7 juin dernier, où s'applique le même principe.
Une occasion manquée dans une vieille partie d'attaque entre deux... attaquants. Le coup salvateur fut indiqué par un spectateur lambda !
Il y a un mois, la "partie du jour" se réduisait à un extrait, comportant un florilège d'analyses. Aujourd'hui, la partie est certes entière, mais c'est encore l'analyse qui nous intéresse. A plusieurs niveaux : celle du vainqueur (qui allait devenir champion du monde 13 ans plus tard), celle du meilleur joueur allemand de la fin du XXe siècle, enfin les affinements du monstre cybernétique. On pourra dire que le résultat n'est pas très brillant pour ledit "futur champion du monde". Pourtant, il a été largement battu, 70 ans plus tard.
Devinez par qui.
Parmi les nombreux jolis coups de cette longue analyse, on appréciera que le Fou noir b4 (en position focale) inspire à la fois deux sacrifices, celui du Fou blanc en a3 et, en écho, celui de la Tour blanche en e1 ! Une précision : le conducteur des Noirs est le rédacteur de la section "finales de Cavaliers" de l'opus signé par Averbach.
Les féeriques s'efforcent de montrer une grande variété de genres et de pièces. Entraînement : quelques 2# glanés en musardant une fois de plus sur le site de Marjan, deux 3# classiques, une curieuse synthèse de deux thèmes en 5#, une petite merveille en 6 coups du "Roi Artur", qui nous sort 4 mats modèles de son chapeau. Aidé 2-coups : des quadruplés alsaciens de type Forsberg (on change la nature de la pièce sur une case donnée) comme les triplés féeriques köko, deux aidés 3# à deux solutions, un amusant aidé long. Enfin un inverse agréable à chercher.
Ce cours devait initialement avoir lieu dans une semaine. Etant par nature plutôt du genre anticrastinateur, je ne regrette pas son avancement. En revanche, j'aurai du mal à donner la date du prochain. Dans un mois, deux, trois ?
Bonne régalade nonobstant
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