5 janvier 2016

le mot du greffier

Le premier cours de l'année a vu le noyau dur des fidèles auditeurs, malgré quelques coupures d'accès à la conférence, assister au cours du Maître toujours en forme olympique.

Pierre était en direct du Mexique, ce qui, comme à chaque fois l'a obligé à se lever aux aurores un samedi.

Abdel a fait un passage éclair pendant le décorticage de l'étude du siècle, mais a été gêné par un problème de son et sans doute d'emploi du temps.

Ha ! j'allai oublier : une très bonne année 2016 à tous les visiteurs du site !

le mot du Maître

Nous vivons une époque étonnante. Des fous furieux, venus de l'ouest comme de l'est, conduisent le monde à sa perte. Pendant ce temps, impavides, des artistes élèvent la beauté à des hauteurs jamais atteintes. Le thème Novotny, d'un âge vénérable de 160 ans, a maintes fois été doublé, parfois triplé. Mais il n'avait jamais encore été triplé sur la même case, et qui plus est par la même figure, renaissant à chaque fois de son sacrifice. "On ne vit que trois fois", nous crie-t-elle. L'immense expérience d'un champion du monde, alliée à l'imagination d'un jeune compositeur inconnu, a permis ce miracle. Il était difficilement possible de mieux commencer cette nouvelle année.

Après ce feu d'artifice, reposons-nous avec un petit combat antipat du meilleur joueur francophone des années 60. Lequel n'était nullement antipath, bien au contraire tout à fait adorable, avec un extraordinaire humour à froid. Bizarre, aucun "grand-maître" français, de nos jours, ne me fait une impression semblable.

L'exercice donné au cours précédent se concluait par un joli mat après sacrifice. Simple et élégant. Le prochain sera encore plus généreux en matériel.

Comment joue-t-on les finales au-dessus de 2700 zélo ? Un thème souvent illustré par votre serviteur. Ici, en finales de pions, chaque Roi décide de se déporter sur sa gauche, alors qu'il devait aller à droite. Je m'abstiendrai de toute conclusion à caractère politique. Pour faire bonne mesure, deux erreurs suivront, soit quatre "demi-coups" erronés d'affilée : deux chacun, pas de jaloux. Bah ! Alekhine et plus tard Fischer estimaient tous deux que Capablanca ne jouait pas si bien les finales que le proclamait sa réputation. Pas grave, il suffit au fond que ses adversaires les jouent encore moins bien... Ce qui était le cas, en effet.

Un nouvel exploit du sorcier de Riga. Pourtant, en scrutant attentivement ce nouveau feu de joie sur l'échiquier, il apparaît que les trois sacrifices quasi successifs dudit sorcier (aux 14e, 17e et 19e) ne sont pas forcément les meilleurs coups, pas plus que le contre-sacrifice noir du 17e. Mais sans eux, la partie ne serait pas immortelle. Et elle n'aurait pu être dédiée au précédent... sorcier de Riga et ex-champion du monde, quelques mois avant son décès.

Entraînement : attention à ne pas tomber dans un panneau au 2e 2#. Les 3# sont, pour une fois, exclusivement français. Attention au jumeau dans le Morice. Puis un amusant "Speck" et un 8# stratégique moins simple qu'il y paraît. Les deux aidés sont une détente pour Daniel. Une seule solution dans chaque. Heureuse époque (1956) où l'on qualifiait le premier de "difficile" ! Nous terminons par un problème prouvant qu'il peut y avoir des inverses longs et faciles, même dans les championnats du monde.

Le prochain cours ne pourra avoir lieu avant le mois de février pour cause de déplacement "à l'étranger", comme on dit. Bizarre expression, car je me sens infiniment plus chez moi dans plusieurs pays (je pourrais en citer au moins 5) que dans la compagnie de mes "compatriotes". A l'exception bien sûr des habitués du cours !

Très bonne année et que Dieu vous garde.

les diagrammes du Maître