28 mai 2019
Pour ce cours de mai, une nouvelle recrue, en la personne de Clément, est venue pallier l'absence de Pierre et des autres.
Pas de problème technique majeur à part quelques soucis de figeage et de panne de son qui n'ont pas empêché le Maître de délivrer la bonne parole.
Ci-dessous le compte-rendu
Le mot du Maître
"Ainsi est la jeunesse : donnez-leur la beauté, et vous pouvez garder la sagesse !" ("Dr Ling" dans "Salomé", 1945).
"Quand un homme aime une femme de la moitié de son âge, son amour doit rassembler trois qualités : générosité, tendresse et... générosité" (ibidem).
"Les Français ont un anneau dans le nez. Parler de liberté à des boeufs ne les rendra pas libres".
"Première condition d'une société parfaite : pouvoir tuer tous ceux qu'on déteste" (E. M. Cioran).
"On a prétendu que "Dieu est mort". Or, le premier terme de la phrase annule automatiquement les suivants" (Edward. K. "Duke" Ellington).
"Pour triompher, le mal n'a besoin que de l'inaction des hommes de bien" (E. Burke).
Apothéose du Roi rampant par un ex-numéro 1 mondial. Où le Roi blanc adopte une curieuse façon de se centraliser : en reculant... dans l'angle de l'échiquier !
Une lutte défensive d'un Cavalier, couronnant une belle défense avec deux pions de moins. Puis deux études, un joli pat modèle et une domination de Tour par un Fou (toute allusion à un certain 11 septembre ne serait que pure coïncidence).
Les 3 derniers exercices avant l'été : après un gentil amuse-gueule, une petite révision de la zone de Troïtzky... avec une exception. Un PBc4 perd, comme tout le monde le sait (ou devrait le savoir), contre deux Cavaliers noirs (si l'un se poste en c5), ce qui ne veut pas dire que ce soit nul avec le PB en c5, simplement, le gain n'est plus automatique. En l'occurrence, les Blancs annulent si leur Roi accède en a8, mais perdent autrement. La technique de gain n'est pas nécessaire pour résoudre l'étude !
Puis une étude de milieu de partie, quoique se terminant par une finale. Les Blancs n'ont qu'un pion de moins, qui tout de même est en 7e rangée et... imprenable. Du grand Costeff.
Notre grand joueur, et aussi grand pédagogue, franco-russo-polonais est le héros du jour : trois parties sélectionnées pour des fragments d'un exceptionnel intérêt, dont deux contre des champions du monde.
Une petite énigme pour les linguistes : sachant que Rzeszewski (prononcer "jéchevski"), naturalisé étatsunien, est logiquement devenu Reshevsky (le "j" n'existant pas en innegliche), qu'Aljechin, naturalisé français, est logiquement devenu Alekhine, pourquoi Saviely Tartakower, naturalisé français et champion de France 1953 et 1954, n'est-il pas devenu Xavier Tartacover, même dans la "grande base" 2018, soit plus de 70 ans après sa naturalisation ?
Notons que Tartacaviar, donc d'origine étrangère, comme Cioran et bien d'autres, pratiquait un français somptueux qui devrait faire honte à beaucoup d'autochtones de tous âges, mais encore bien davantage à la nouvelle génération, vomissant dans la plupart des cas un innommable sabir, quand elle n'est pas vissée à un téléfon portable. Si vous ne l'avez pas encore remarqué, montez dans n'importe quel bus à une heure de pointe. Faillite totale de la si belle "école républicaine".
La première partie nous montre un remarquable refus de clouage, préparant une... batterie. L'ouverture est la spécialité d'un membre des plus éminents de notre cercle. Puis un faux gain manqué contre le précédent champion du monde, enfin un vrai gain manqué contre... le futur champion du monde ! Cette dernière est un gambit du Roi, la plus belle ouverture existante selon moi, nonobstant ce qui vient d'être dit !
Concernant le "faux gain", ne manquez pas de comparer les analyses des 25e & 26e coups ! Concernant le "vrai gain", voyez pourquoi, des deux coups c6 & d6, l'un est tantôt meilleur, puis l'autre (30 & 31e). Et quantité d'autres choses !
Entraînement : le 2# de Strydom m'a paru simple, quoiqu'ayant embarrassé quelques ténors. Quelques autres pourraient faire réfléchir nos passionnés, notamment le casse-tête ukrainien (notre 7e). Nous terminons par deux problèmes français, le premier un peu plus délicat.
En 3#, un champion du monde, un Grec... bohémien, un autre champion du monde, enfin un festival d'interceptions (F/C, F/T & T/C). Un 4# allemand et un 4# français, aussi amusants l'un que l'autre. Le 6# est de la même vedette ukrainienne et comporte des prises en passant. Enfin un aidé français, un autre hongrois (le "jeu apparent" signifie qu'il y a une solution en 1,5 coup, soit B-N-B mat),et un inverse du génie russe, plus facile que ses oeuvres habituelles.
Bonne régalade. Rdv en juin pour le dernier cours avant l'été. Idzcie z Bogiem.
Ajouter un commentaire