25 mai 2021
Le Maître, malgré quelques hésitations, n'a pas traîné pour partager son écran, et son savoir par la même occasion !
Les habitués l'ont rejoint petit à petit pour la résolution des exercices donnés durant la session précédente, l'auditoire étant au complet pour décortiquer la forêt de variantes de la partie du jour.
Un moment assez drôle s'est produit à la présentation d'un des féeriques, très joli par ailleurs, qu'un des auditeurs ne se rappelait plus avoir composé !
La mémoire a fini par revenir sur la plus belle des 2 solutions de l'aidé.
La prochaine session est prévue le 26 juin.
Le compte-rendu détaillé du Maître est ci-dessous
Le mot du Maître
"Vous pensiez qu'il y avait des tyrans, vous vous trompiez, il n'y a que des esclaves : là où nul n'obéit, personne ne commande" (Anselme Bellegarrigue).
"Seules les vaccinations déclenchent vraiment le virus corona" (Dr G. Vanden Bossche, cité par E. Mittmannsgruber).
« Un expert sans conflit d’intérêts est un expert sans intérêt. » (Ph. Lamoureux, directeur du syndicat des industries pharmaceutiques).
"En France, on laisse en repos ceux qui mettent le feu et l'on persécute ceux qui sonnent le tocsin" (S.-R. Nicolas, dit Chamfort).
"L'Occident parle d'amour, la plupart des autres peuples, pas seulement les musulmans, parlent de respect et de sens de l'honneur. S'agenouiller, s'auto-flageller constamment est interprété comme un manque de sens de l'honneur, c'est donc une invitation au mépris" (Malika Sorel-Sutter, avril 2021). Laquelle résume ce que disait, il y a 60 ans, le colonel Argoud, lire "La décadence, l'imposture et la tragédie", par exemple page 141 : "Se méprendre à ce point sur l'âme musulmane, espérer que les musulmans vont accepter de dialoguer avec des représentants de l'Armée du salut, lorsqu'ils voient rentrer au village des terroristes graciés par la justice légale, lorsque la conjoncture internationale fait ressortir la faiblesse française, c'est à la fois poignant et grotesque".
"Une civilisation se révèle féconde par la faculté qu'elle a d'inciter les autres à l'imiter ; qu'elle finisse de les éblouir, elle se réduit à une somme de bribes et de vestiges" (E. M. Cioran).
"To be is to do -- Descartes ; to do is to be -- Kierkegaard ; -- do be do be do -- Sinatra".
"Your madness fits in nicely with my own" (R. Whyatt).
"Les femmes, on ne peut pas vivre avec, et on ne peut pas les tuer ("True lies", 1994).
En nouvel hommage à M. Dvoretzky, décédé il y a 5 ans http://lecoursdumaitre.e-monsite.com/pages/cours/cat-2016/18-octobre-2016.html nous reproduisons ses propos que nous avions cités sur un forum, fin 2007. Il est soutenu par un célèbre joueur qui, lui non plus, n'a pas la langue dans sa poche.
"Ayant constaté d'horribles gaffes hier, je prendrai le temps de répéter à quel point cette cadence FIDE est abominable. En Argentine, les Topalov et Anand avaient l'occasion de jouer vraiment aux échecs, mais ce n'est plus le cas. Comment diable les imbéciles qui ont oeuvré pour l'introduction de cette cadence ultra-rapide pouvaient-ils attendre que l'on joue des finales présentables [...] ? Cela dépasse l'entendement. Tout au plus pouvons-nous conclure qu'ils ne comprennent pas les échecs, ou s'en moquent, ou probablement les deux. Les philistins l'ont emporté : tant que nous n'aurons pas une administration à l'écoute des joueurs d'échecs ordinaires, les choses resteront dans cette situation déplorable" (N. Short).
"On comprend bien qu'il était très ardu de maîtriser cette position, même sous la cadence classique qui était de règle pour toutes les compétitions sérieuses. Et ce serait carrément impossible sous l'idiote cadence accélérée imposée actuellement par la FIDE. Si, ce qu'à Dieu ne plaise, ces bureaucrates l'emportaient, les conceptions profondes, finement ciselées, disparaîtraient complètement des échecs de compétition (sauf, bien sûr, pour ce qui concerne les analyses débutales, préparées en compagnie de l'ordinateur). Que resterait-il alors aux amoureux des échecs ? Les plans et techniques standard, les petites combinaisons déjà vues mille fois ? Nul besoin d'un oracle pour prévoir les terribles conséquences, à la fois pour la littérature échiquéenne et la popularité des échecs" (M. Dvoretzky).
Quand on voit que de nos jours, sous l'impulsion du "champion du monde-sic", il n'y a au plus haut niveau quasiment que du rapide et du blitz, on mesure combien, une décennie plus tard, les "imbéciles", "philistins", "idiots" et "bureaucrates" l'ont emporté.
Une Tour face à 5 pions liés, dont 3 "passés", comme on dit bizarrement (en vérité, ils rêvent seulement de passer). Quand on a trouvé les bons coups, encore faut-il les jouer dans le bon ordre. Et ne pas manquer un "ZZ" fondamental. Et aussi ne pas oublier qu'il y a... 3 résultats possibles à une partie !
Un joli sacrifice de Tour d'un ancien "espoir" français que nous avions cru gagnant, mais on peut se défendre en "enterrant" volontairement la Tour défensive, ce qui mène à de jolies finesses en finale de pions.
Un Fou valeureux contre la marée noire, son Roi se tenant prêt à monter ou à descendre. Enfin une lutte tactique où l'on refuse deux figures offertes.
Pour le mois prochain, deux figures doivent vaincre contre deux pions, une Tour se sauver contre le même matériel. Et deux autres sauvetages artistiques.
La partie du jour nous démontre qu'un jeu de grande qualité ne suffit pas : il faut en outre le maintenir pendant toute la durée de la partie... même quand il n'y a pas de finale ! Elle commence comme Spassky-Fischer étudiée ici http://lecoursdumaitre.e-monsite.com/pages/cours/cat-2019/29-octobre-2019.html Puis, un auto-clouage double. Ensuite, un moment amusant où les Blancs refusent deux roques. Et la cueillette d'un pion qui semble totalement inutile. Enfin, en apothéose, le type de coup dont tous rêvent...
Un petit exercice féerique pour juin : ôtez Th8 & Ph7 dans la position initiale de toute partie d'Echecs. Il s'agit d'en arriver là après le 5e coup blanc, en "Einstein". Autrement dit, un pion qui capture devient un Cavalier, un Cavalier qui capture devient un Fou, etc. Inversement, un Fou qui ne capture pas devient un Cavalier, un Cavalier qui ne capture pas devient un pion. Amusez-vous bien.
Une surprise : une composition féerique d'un très fidèle auditeur, qu'il avait sans doute oubliée.
Entraînement : trois oeuvres d'Yves Cheylan qui vient de nous lâcher. RIP. Le premier 2# a une clé donnant beaucoup de jeu aux Noirs, le second a quelques essais, le 4# est une curieuse embuscade. Beaucoup d'essais aussi dans les deux diagrammes suivants, ainsi que dans quelques autres.
Attention au pat dans le 3# niçois. Puis des mats modèles de clouage en version allégée. Curieuse ouverture de ligne dans le 4#. Bel écheveau tactique dans l'aidé 2#. Plus complexe, l'aidé 3#, avec 2 solutions dans chaque jumeau. Puis un aidé plus long où les Blancs commencent.
Un inverse 2# à clé un peu surprenante, un thème romain en inv 3#. Enfin, un Gamnitzer avec la solution (je ne suis pas toujours sadique !) pour fêter le 70e anniversaire du génie du mat inverse, grand rival de Petkov, mais avec un style très différent. Notre cours a 23 inverses de lui.
Bonne régalade. Rdv en juin si Deus vult.
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