Désolé pour l'auteur qui eût mérité la présence du Greffier en Chef, tenant du poste et Vrai amateur de toutes ces choses mêmes lorsqu'elles sont difficiles.
Note du greffier virtuel : d'après la description qui en est faite, le problème de Pachl semble correspondre à celui-ci
7 - aidé 2 coups Take&Make b)pe5->c4 c)pb5->f5
neutral Rd1 CAg3 Zf1 Nh2
black Be4f8 Kd5 Pb7c7a5e5c3g6g4h4 Sb8a6 Rh7 Zd4
white Pb5 Kg8
h‡2 (2+15+4) C+b) Pé5->ç4
c) pb5->f5
Take & Make
f1: Zèbre neutre (bondisseur (2,3))g3: Chameau neutre (bondisseur (1,3))d1: Tour neutreh2: Noctambule neutre
d4: Zèbre
(petit rappel : le cavalier est un bondisseur (1,2))
{Effectivement, il y a de quoi lâcher le stylo, surtout quand on connaît la richesse du Take&Make !
Petite aide : trois pièces noires peuvent se rendre en c5 et le Zèbre en d4 peut être pris de 4 façons différentes par une pièce neutre qui devra effectuer un coup de Zèbre ensuite, mais TNxd4 serait un affaiblissement}
{}a)
{} 1.Sa6-c5 nNh2*d4-g2 + 2.nZf1-d4 nCAg3*d4-a6 #
{}b) bPe5-->c4
{} 1.c7-c5 nZf1*d4-g2 + 2.nCAg3-d4 nNh2*d4-c7 #
{}c) wPb5-->f5
{} 1.Bf8-c5 nCAg3*d4-b1 + 2.nNh2-d4 nZf1*d4-f8 #
Enfin, nous eûmes en introduction de cours un exposé extraordinaire faisant intervenir différents types d'analyse rétrograde.
Quand on explique ces différents types, ça semble un peu artificiel (voire très artificiel !) et le simple exposé théorique fait penser à ce que devait être la vie des mouches dans certains orphelinats confessionnels anglais...
Le grand Turnbull en a fourni la matière et le maître nous en livra les explications. Exposé tout à fait lumineux !
Le Maître en a fait le rapport dans son compte rendu, mais le lecteur devra s'accrocher si il veut vraiment suivre, preuve que lorsque la matière est difficile, l'exposé oral est supérieur à l'explication écrite. Pour cette même raison, je ne m'y livrerai pas non plus, sauf sur l'exemple le plus simple que je vais essayer de développer un peu.
Echecs agrandissants. Les B jouent et font mat en 5 coups.
** Nous avons déjà vu les échecs agrandissants.
Une pièce ne peut jouer un coup plus court que son coup précédent.
Ceci revient donc à dire que dès qu'une pièce a joué un coup de longueur géométrique n, tous ses coups suivants doivent avoir au moins cette longueur.
** La longueur d'un coup se détermine en mesurant la distance qui sépare les centres des cases de départ et d'arrivée.
Un R fait donc des coups de longueur 1 (quand il fait un coup orthogonal) ou 1,4 (racine de 2, quand il fait un coup diagonal)
Les C ne sont pas directement impactés par cette règle, car tous leurs mouvements ont la même longueur (racine de 5, soit environ 2,24).
** Lorsqu'on s'intéresse aux coups joués précédemment (analyse rétrograde) on appliquera le principe suivant : Sont autorisés tous les coups dont on ne peut pas démontrer l'interdiction.
Dans le cas qui nous intéresse d'échecs agrandissants (il serait d'ailleurs plus précis de dire "non rétrécissants"), un R ou un P aura le droit de jouer un coup de longueur 1, sauf si le contraire peut être démontré.
8 - #5 agrandissants
white Se2 Kf5
black Ph6g5h4h3g3 Kh5
#5Echecs agrandissants (Growing Men)
{Solution (semble-t-il) évidente :}
1.Se2-d4 ! { menaçant } threat: 2.Sd4-e6 ! {et} threat: 3.Se6-g7 #
{Il semble que dans une position aussi simple, les N ne puissent pas faire grand chose. Mais c'est là que réside le génie de Turnbull.
Les N disposent réellement des 3 coups g2, h2 et g4 car on ne peut prouver l'impossibilité d'aucun de ces coups.
** g2 ne présente aucun intérêt face à la menace précitée.
** h2. Voila en effet une bonne idée de défense : libérer h3 pour jouer h4-h3 et donner une case au R.
Hélas, après } 1...h3-h2 {qui est légal !, nous pouvons affirmer que le Ph3 n'a joué QUE des coups de longueur 1 (puisqu'on est en échecs agrandissants et qu'il vient de jouer un coup de longueur 1).
-- Il vient donc de h7.
-- Mais alors h4 vient d'une autre colonne. Donc h4 a déjà joué un coup de longueur 1,4.
-- Mais alors h4 n'a pas le droit d'aller en h3.
ET DONC les B matent toujours par Ce6 et Cg7#.
** } 1...g5-g4!
{Voila un fort joli coup. En effet :
-- On ne peut prouver que g5-g4 soit illégal, donc les N peuvent le jouer.
-- Mais alors, g5 vient de g7.
-- Mais alors, h6 ne peut physiquement venir que de h7 !
-- Mais alors, g3 et h3 viennent d'autres colonnes que g et h !
-- Donc g3 et h3 n'ont pas le droit de jouer respectivement en g2 et h2.
Et donc sur } 1.Se2-d4! g5-g4! 2.Sd4-e6?? {les N sont pats !
Composer cela ferait déjà plaisir à un compositeur débutant comme moi. Bien sûr, pour Turnbull, ça ne suffit pas.}
1.Se2-d4! g5-g4! 2.Sd4-f3!! g4*f3 {seul coup, mais désormais aucun des pions f3, g3 et h3 ne peut jouer}
3.Kf5-f6!! {jusqu'ici, rien ne prouve qu'un des deux rois a joué un coup de longueur supérieure à 1. Ils ne sont donc pas contraints.
Les N sont désormais en zugzwang et vont être contraints de jouer un coup dégradant fortement leurs possibilités.} 3...Kh5-g4
4.Kf6-g6! { Le RN ayant désormais joué un coup diagonal, il n'a plus de coup légal.}
4...h6-h5 {forcé} 5.Kg6-g5# ! {notons que} 5.Kg6-f5 {serait illégal car se mettrait en échec !}
Tout ceci est parfaitement expliqué par le Maître dans son compte-rendu, j'ai juste souhaité détailler encore un peu plus.
Les autres exemples mériteraient le même travail pour les rendre accessibles au plus grand nombre, et pour rendre d'autant plus hommage au génie de Turnbull, mais il faut bien aussi laisser un avantage au cours présentiel (pour ne pas dire "en live").
Bonnes vacances.
Commentaires
1 Alain Le 30/05/2018
Je profite de l'occasion pour compléter les deux autres solutions : 1 Dc7 LExd8 2 LEg4 Fd3# et 1 LEc5 LEf8 2 Da7 (pour intercepter le LEa8) Tb4#.