15 janvier 2013
faux bond 2 (le non-retour)
le mot de Daniel
L'objet (que je reprends) est de la patte du Greffier Officiel lui-même et vous en aurez reconnu l'esprit.
Le mot du patron
1.e4 c6 2.d4 d5 3.Cd2 dxe4 4.Cxe4 Cd7 5.Cg5 Cgf6 6.Fd3 e6 7.C1f3 Fd6 [Karpov dit que sont possibles Fe7, Dc7 et h6. C'est donc qu'il considère que 7...h6 8.Cxe6 n'est pas à craindre. Pourtant Deep Blue montra contre Kasparov en 1997 que c'était gagnant.
8.De2 h6 9.Ce4 [ Karpov dit que 9.Cxe6 est inoffensif, ce qui est faux même si ce n'est pas forcément gagnant]
9...Cxe4 10.Dxe4 Cf6 11.Dh4 Re7!! Une nouveauté théorique que Karpov dit avoir préparée en vue de son match contre Kasparov. D'une part, ce coup menace de gagner une pièce par g5-g4, d'autre part il semble que ce soit le seul coup sérieux, les autres étant mauvais. [Par exemple 11...0–0? 12.Fxh6 gxh6 13.Dxh6 +- car 13..Te8? est réfuté par 14.Cg5 qui est un coup bien plus fort quand la T n'est plus en f8. D'où la suite évidente (lorsqu'on a tout compris) 13...c5 14.g4! Te8 15.Cg5!+-]
12.Ce5! (le seul coup) 12...Fxe5 13.dxe5 Da5+ 14.c3 Dxe5+ 15.Fe3 b6 16.0–0–0 g5!?
[Un coup que je ne peux pas me résoudre à valider. L'affaiblissement durable des cases N me semble inacceptable. Évidemment, je conviens que ce genre de considération est totalement évident pour Karpov et que si il a joué ce coup ici en dépit des principes de sécurité du R, c'est en s'appuyant sur un calcul très précis et en ayant prévu des suites luttant contre le contrôle B des cases noires.
Il n'empêche que si je conçois que ce coup soit bon au niveau de Karpov, je reste persuadé que ce serait une grosse erreur à un niveau 2000-2200 avec un bon joueur tactique côté B].
17.Da4 c5 18.The1 Fd7 19.Da3 Thd8 20.g3 Dc7 21.Fd4 Fe8 22.Rb1 Td5 23.f4 Tad8
24.Fc2 T5d6 25.Fxf6+ Rxf6 26.fxg5+ hxg5 27.Txd6 Txd6 28.c4 Re7 29.De3 f6 30.h4! Les B proposèrent nulle, et contrairement à ce que dit Karpov, il n'y a pas d'avantage N, l'avancée d'un pion h contre deux pions liés "e" et "f" étant insuffisante en finale de T mais étant suffisante en finale de F.
30...gxh4 31.gxh4 Dd7 32.Dh6 e5 33.h5? [33.Tg1!] 33:..Dg4! [empêche le plan Dg7+ suivi de h6]
34.Dh7+ Rd8? 35.h6! Td2 36.Df5? [36.Dxa7!] 36...Dxf5 37.Fxf5 Fd7? [37...Th2! assurait encore la nulle] 38.Fg6? [38.Rc1! Td4 39.Fe4! +-] 38...Th2 39.h7 Re7 et maintenant c'est perdu, les coups n'ont plus tellement d'importance, nous avons accéléré et j'ai cessé de noter.. 0–1
Je joins maintenant le compte rendu du Maître, toujours aussi prompt.
En espérant que la prochaine séance (DU 29 JANVIER) n'infligera pas au Maître Greffier un nouveau faux bon (de sortie).
poils
Une petite précision. En voyant sur la table le premier 3# (avec RBg6) votre maître-bidon a tout de suite affirmé qu'il connaissait ce problème. Mais c'est seulement quand Daniel lui a parlé du jumeau (avec RBf6) qu'il a alors indiqué les deux auteurs (Jokisch et Laws), le livre d'où ils sont extraits ("Classic chess problems" de K. Howard) et la clé du second. Puis nous sommes passés à autre chose. Il n'a retrouvé la clé du premier que rentré chez lui, au bout d'une minute trente. Ajoutons une erreur historique : il croyait se souvenir qu'ils avaient été composés indépendamment (cela arrive parfois, sans le moindre plagiat) ce qui est faux ; le second fut composé après le premier, en connaissance de cause et en citant la source. Cet Anglais-ci, du XIXe siècle, était fair-play.
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